A la suite des flâneries d'automne, voici la poésie d'hiver.
HIVER
Vent froid annonçant l'hiver austère, retiens
Ton souffle ; c'est le matin et je m'éveille enfin.
Parcourue de frissons, je m'étire et m'étonne
De voir de mon balcon cette blancheur laitonne
– Vaste manteau neigeux issu de l'horizon
Qui suscite à mes yeux l'attrait de la saison.
Les anges sont venus déposer cette nuit
ces flocons délicats et ces rameaux de gui,
La saveur du pain chaud et des marrons grillés ;
Il n'en est de plus douce à mon jeune palais.
Les lutins, eux aussi, ont besogné sévère
Afin que cette année resplendisse l'hiver :
Ils ont mis du bonheur dans le coeur des enfants
Dont les rires charmants égayent les plus grands.
Ô Merveilles de l'hiver ! Ô Félicité !
Tübingen étincelle, romantique cité,
Mêlant le vert au blanc et au bleu de son ciel,
Elle inspire à chacun des émois sans pareils.
(Et m'inspire, tant qu'à faire, des poésies nouvelles.
Pour contrer le froid : l'effort intellectuel (!),
Une tasse de thé, une chambre chauffée,
Le bonheur est complet quand on sait s'entourer.)