Kodô - One Earth Tour 2010

Munich, ville culturelle.

Une semaine que mon billet était réservé, Block R, Reihe 4, Platz 7. C'était compliqué cette histoire de tarifs différents selon les zones dans la belle salle accoustique du Philharmonie, mais somme toute logique. J'étais certes assez éloignée de la scène, d'une part pour ne pas payer trop cher, d'autre part, car je m'y suis prise assez tard, et toutes les meilleures places étaient déjà réservées. Mais qu'à celà ne tienne, j'étais satisfaite de ma place, et c'est assez essoufflée que je suis parvenue à temps pour voir débuter ce fameux spectacle mis en scène par des Japonais, dont la belle affiche noire et bleue m'avait fait de l'oeil dans les rues de la plus grande des villes de Bavière. :)

 

A 20h05, les lumières s'éteignent pour devenir diffuses, et entre pas mal de quintes de toux (il y avait un nombre impressionnant de mourants dans la salle...) s'élève le son des tambours. Kodô - Die Trommelsensation aus Japan commence.

Parfois seul, parfois à deux, ou en petits groupes, la douzaine d'intervenants du spectacle japonais nous en a mis plein les yeux et les oreilles. Des tambours de toutes sortes et de toutes taille, là un tambourin, là-bas une Flöte, ou encore des exclamations ou un peu de chant, lors du finale, durant lequel le public complètement envoûté battait la mesure en tapant des deux mains.

Tour à tour les sons - ou plutôt Trommelsensation - se faisaient lents ou rapides, faibles ou forts, à nous faire résonner les tympans. On fermait les yeux et on pouvait imaginer : la vie qui se déroule, avec ses hauts et ses bas ; un train qui passe ; un hélicoptère qui semble décoller ; un duel acharné opposant deux adversaires d'une part et d'autre d'un immense tambour, élevé sur une sorte de ring cerclé de lampions... Mais toujours, toujours une énergie débordante qui me laissait pantoise, et cette minutie incroyable dans les gestes et dans les rythmes. Pas un seul battement n'était en décalage avec un autre. Des tambours à l'effet hypnotisant !

En parallèle de ce spectacle, un autre plus informel, auquel je n'étais pas vraiment préparé, quoique cela aurait pu être évident : les riches personnes ! Tant de places dans ce Philharmonie, et tant de gens qui se déplacent pour assister à ce genre d'événements musicaux et culturels. Le plus flagrant aura été de se balader parmi eux durant la Pause : l'âge moyen plutôt élevé, ou un père ou une mère avec son enfant, l'air important que prennent ces gens, les beaux vêtements, les riches parures, les fourures (yeurk !). Ils se déplacent lentement, un verre de Champagne Moët & Chandon à la main, ou un amuse-gueule sculpté pour les fins gourmets dans l'autre. Ces gens qui peuvent se permettre de s'asseoir régulièrement dans les meilleures endroits de la salle, et qui arrivent bien coiffés, bien habillés, en donnant l'impression de venir assister à une Garden Party.

On se rend alors compte que dans ces salles prestigieuses, tout le monde ne peut pas se permettre ces folies de culture, et c'est bien dommage. Collègienne déjà, j'aimais m'inscrire pour assister à des pièces de théâtre ou voir des spectacle pour en avoir plein les yeux et m'évader le temps d'une intrigue. Jamais jusqu'alors, je n'avais payé aussi cher qu'hier pour voir Kodô, et encore en étant dans un des "moins bons" Block !  Ai-je par conséquent visé trop haut ou la France fait-elle preuve d'une meilleure accessibilité au grand public ?

Hier soir, je me serai fait plaisir et je ne regrette pas. Je continuerai aussi à me tenir au courant des programmations et peut-être, une nouvelle fois, prendre goût à ce riche milieu le temps de quelques heures.

C'est bien, parfois, d'avoir deux spectacles pour le prix d'un. ;-)