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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 21:13

Deux longues et exténuantes journées et une expérience professionnelle plus tard, me revoici pour vous donner quelques réactions "à chaud" (de la chaleur de ma chambre avec un mal de tête persistant et un début de rhume indésirables) :

Ça a été une expérience somme toute unique et je ne regrette pas de m'être portée volontaire pour cet emploi ponctuel qui m'a occupée deux jours complets. Mes responsables, si je puis les appeler ainsi, Gero Hemker, de l'UFA à Sarrebrück, qui m'a recrutée, et Kilian Quenstedt du DAAD (Deutscher Akademischer Austausch Dienst - Office allemand d'échanges universitaire) à Paris, étaient deux Allemands particulièrement sympathiques avec de nombreuses histoires à raconter, avec qui on a plaisir à travailler. Ma binôme allemande Mareike, avec qui j'avais déjà eu l'occasion de travailler sur le colloque sur le mensonge à la faculté d'Aix-en-Provence en octobre 2013, et moi-même avons eu beaucoup à faire particulièrement cette deuxième journée où les lycéens, parfois même des collégiens, sont venus en grand nombre, généralement accompagnés de leurs parents, se renseigner pour leurs études post-bac.

C'était enrichissant en cela que chaque personne en face de soi peut être différente de la personne précédente : certaines savent déjà ce qu'elles veulent faire et cherchent seulement confirmation, se sont renseignées sur Internet ou avaient entendu parler de l'UFA à l'école ; celles-ci sont particulièrement réjouissantes ; d'autres ne connaissent pas du tout le principe de l'UFA et on leur fait donc notre petit topo d'explications pour mettre en valeur l'organisme que nous représentons et la diversité des cursus proposés et ses atouts... On répète à longueur de journée les mêmes choses mais c'est aussi en ce sens qu'on se fait connaître et que le message, espérons-le sincèrement, est rentré dans certaines têtes bien faites. On adapte son discours en fonction de la personne en face et de son parcours, de ses projets, de ses attentes. On fait parfois face à des difficultés devant certaines questions posées, et on en apprend beaucoup sur le terrain, en écoutant ceux pour qui c'est le métier (donc Gero et Kilian) répondre à leur façon.

C'était aussi amusant en cela que certaines personnes, on s'en doute, ne s'intéressent pas à l'allemand ; elles passent devant le stand en lisant nos pancartes "Étudier en Allemagne - Études franco-allemandes" et filent droit direction un autre objectif en détournant le regard ou même en commentant tout fort : "L'Allemagne ? Pas pour moi !" D'autres encore s'approchaient tout de même, curieux, et nous informaient : "Cela a l'air super intéressant ce que vous faites mais... je ne parle pas allemand !" Dommage, aurait-on envie de répondre, il n'est jamais trop tard malgré tout ! En fin de journée, j'ai entendu une jeune fille demander : "Et sinon, vous n'avez pas des aides pour réussir au Bac ? Parce qu'en allemand, je galère..." Malheureusement, nous n'offrons pas de solution-miracle.

Pause café de l'après-midi dans le "Carré VIP" réservé aux exposants.

Pause café de l'après-midi dans le "Carré VIP" réservé aux exposants.

Il y a les "inclassables" qui passent pour s'emparer de quelques cadeaux publicitaires (les stylos, blocs de post-it, les calendriers), en demandant poliment (plutôt les adultes) ou en chippant sur les tables en pensant être discret (les jeunes qui traînaient là, particulièrement le vendredi, quand ils venaient en classe parce qu'ils le devaient et pas tout à fait parce qu'ils le voulaient...) ; il y a ceux qui prennent toutes les brochures et dépliants dont on dispose, ce qui m'a fait me demander ce qu'ils allaient bien pouvoir en faire car ils n'ont plus vraiment la tête à faire des études... ; il y a ceux qui ont fait de l'allemand à l'école il y a 20, 30 ou 40 ans, ou qui ont une cousine ou un oncle qui a fait tel cursus ou tel voyage en Allemagne, et ils sont fiers de nous en faire part, tout simplement, sans que ça ait une grande importance dans notre mission du jour, mais il est relativement réjouissant de voir que l'allemand en a eu assez à un moment de leur vie pour qu'ils nous le racontent ; il y a celui qui liste toutes les langues qu'il dit connaître et au moment de passer à l'acte, doute douloureusement sur ses basiques d'allemand, remercie pour les petits cadeaux et prend la fuite part voir ailleurs.

Et il y a le classique du parent qui se renseigne pour sa fille ou son fils "qui n'a pas pu venir" ou qui, entre Papa et Maman débordants d'attentes et de questions, et vante les capacités scolaires ou déjà universitaire de leur progéniture, et ses bonnes notes, et ses soit-disant rêves, ne pipe pas mot et les laisse s'exprimer à sa place. Pauvres gamins, il y en a tellement dans ce cas. Une chance que mes parents m'aient toujours laissée décider moi-même de ce que je voulais faire de ma vie, quand bien même je n'en savais trop rien parfois, comme la majorité des jeunes, et qu'ils ne m'ont jamais empêché de vivre mes rêves quand ceux-ci étaient de partir m'expatrier au fin fond de la Bavière à vingt ans ou d'aller étudier à l'autre bout de la France quand l'université régionale aurait pu proposer un cursus comparable. Travailler sur ce Salon, ça a été aussi l'objet parfois inconscient d'une réflexion intro- et rétrospective sur ma situation personnelle, quelques années plus tôt, lorsque j'avais le même âge que ces milliers de jeunes qui me sont passés sous le nez durant ces deux jours.

On a tous des parcours différents, et peu importe ce qu'on décide de faire après le Bac, le résultat pourra souvent s'avérer différent de ce qu'on s'était imaginé alors. Ce n'est pas plus mal, c'est autant de richesses et d'expériences qui forgent notre personnalité. Je n'ai pas à regretter mon parcours et je sais que celui-ci n'est pas fini. On se construit chaque jour.

J'aime bien finir avec une touche d'optimisme.

10h pétantes du deuxième jour, parée à commencer.

10h pétantes du deuxième jour, parée à commencer.

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commentaires

A
Ben, oui c'est super. Mais !!!! c'est pas fini
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Présentation

  • : Journal d'une Germanophile
  • : Jeune Française partie à 20 ans travailler en Allemagne comme Fremdsprachassistentin en Bavière, j'étudie depuis l'allemand et plus encore l'interculturalité franco-allemande à Aix-en-Provence, Berlin et Tübingen. Ce blog survit pour faire partager mes coups de coeur, de gueule parfois, mon quotidien surtout, mes voyages, mes espoirs et mes doutes...
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