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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 19:15

Une histoire qui a du style...

 

Je vous ai déjà parlé de mon cours de stylistique, dans lequel j'apprends chaque mercredi, jour ô combien préféré de ma semaine (vraiment), toujours plus de nouvelles expressions allemandes, sur des thèmes chaque semaine différents.

Mercredi dernier, il était question du temps : le ciel, le soleil, les étoiles, le vent...

 

Exercice pratique pour la séance de demain matin : écrire une petite histoire en utilisant cinq expressions parmi celles apprises.

 

Laissez-moi donc vous conter comment le ciel m'est récemment tombé sur la tête...

 

Mit L. war ich im siebten Himmel, und ich sonnte mich in meinem Ruhme, denn ich glaubte, ich hätte endlich den perfekten Freund gefunden und das würde ewig dauern. Ich hätte Himmel und Hölle in Bewegung gesetzt, um ihn noch einmal wiederzusehen. Doch ist das Schicksal grausam. Ich bin aus allen Wolken gefallen, als er mir schrieb, dass unsere Beziehung jetzt enden sollte. Die Nachricht fiel wie ein Blitz aus heiterem Himmel. Seither blase ich Trübsal...

 

***

Avec L., j'étais au septième ciel, et me repaissais de ma gloire, car je croyais que j'avais enfin trouvé le petit ami parfait et que cela durerait éternellement. J'aurais remué ciel et terre pour le revoir encore une fois. Pourtant, le destin est terrible. Je suis tombée des nues lorsqu'il m'a écrit que notre relation devait prendre fin maintenant. La nouvelle est tombée comme un cheveu dans la soupe. Depuis, je broie du noir...

 

Quelques explications :

 

Im siebten Himmel sein : littéralement, comme en français, être au septième ciel. Expression très répandue pour exprimer son grand bonheur, sa grande joie.

 

Sich in seinem Ruhme sonnen : littéralement, prendre le soleil, se dorer la pillule dans sa gloire, adapté en français en "se repaître (verbe peu usité) de sa gloire"

 

Himmel und Hölle in Bewegung setzen : littéralement, mettre en branle le ciel et les enfers, adapté en "remuer ciel et terre" en français, soit faire tout son possible pour atteindre un objectif.

 

Aus allen Wolken fallen : littéralement, tomber de tous les nuages, ce qui ne veut pas dire grand-chose en français. Nous disons : "tomber des nues" lorsque nous sommes surpris par quelque chose. (Aucune idée cependant du sens des nues dans ce contexte, mais peut-être justement qu'il s'agit d'un mot oublié pour désigner les nuages.)

 

Wie ein Blitz aus heiterem Himmel : comme un éclair sorti d'un ciel dégagé, c'est-à-dire de manière totalement inattendue. L'image parle d'elle-même, et peut-être existe-t-il une expression semblable en français, mais selon moi, la plus employée est "comme un cheveu dans la soupe", bien que le registre soit radicalement différent, les deux ont la même signification. 

Une expression que j'ai rajoutée pour clore l'histoire concerne le thème de la musique.

Trübsal blasen : littéralement, souffler de l'affliction, ce qui n'a aucun sens. L'expression signifie être triste, déprimé. Il y a de nombreuses expressions françaises équivalentes, telles que : avoir le cafard/le blues... J'ai choisi "broyer du noir" pour son côté un peu plus littéraire...

 

J'ai hâte d'être à demain pour parfaire mon répertoire d'expressions. Et je pense que je vais finir par m'offrir le dictionnaire DUDEN des expressions allemandes. Et que ce serait vraiment cool d'étudier la stylistique plus en profondeur.  Siriane, étudiante en Germanistique, spécialisation Stylistique. Si seulement cela amenait professionnellement à quelque chose, si cela existait seulement, je signe tout de suite.

 

PS : La violoniste et compositrice américaine Lindsey Stirling, dont je vous parlais il y a peu de jours avec tant de ferveur, a annoncé sa très prochaine tournée en Europe ! Amis Français ayant la possibilité d'aller à Paris, elle y sera le 18 janvier. Pour ma part, c'est déjà certain que je la verrai à Berlin le 15 janvier. Mise en vente des billets à partir du 7 décembre. Youhou !

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 18:35

On est lundi soir, et j'ai commencé les cours mardi dernier, une semaine s'est à présent écoulée. Je n'ai toutefois pas encore eu tous mes cours mais je peux me faire une idée de ce qui va m'attendre durant les treize semaines à venir de ce semestre d'hiver.

 

Comme je l'ai dit précédemment, j'ai beaucoup de  :

 

.LITERATUR.

 

- une "introduction aux champs d'étude de la nouvelle science de la littérature" (j'ai eu ce cours aujourd'hui, et pour le moment, cela consiste à parler du concept de lecture, car, surprise, nous ne lisons pas tous de la même façon ! L'habitus, mes chers, l'habitus et notre environnement ! Et par ailleurs, les nouvelles tendances nous amènent à lire plus et surtout plus rapidement... Tiens, cela me rappelle les cours de lecture rapide du DUT !) ;

- un séminaire sur les périodes littéraires de la première moitié du 20ème siècle, en regard de quelques nouvelles et d'un roman de l'époque (nous avons dessiné la frise chronologique des périodes qui ont co-existé en ces temps-là. Commentaire de l'apprenante que je suis : c'est à s'y perdre...) ;

- un cours sur les débuts de l'Aufklärung (période des Lumières allemandes, qui ont d'ailleurs commencé avant les nôtres) dispensé par celui-là même qui nous parle de la lecture de nos jours (cours 1 ci-dessus). Vous connaissez Bertolt Brecht ? Ne me dites pas non, j'en avais parlé l'année dernière sur ce blog. Ce prof, je le surnomme Brecht, je trouve qu'il lui ressemble, et puis il a l'air très gentil, son défaut, c'est seulement qu'il parle vite. Mes notes sont un désastre...

- un autre visant à nous apprendre ce qu'est la littérature, ce qu'une un genre littéraire, comment on analyse un texte littéraire (je vous le donne dans le mille, c'est un cours pour étudiants Erasmus !)

- un cours vraiment très intéressant appelé Literatur und Zeitung, autrement, la presse et la littérature. J'ai ce cours le jeudi après-midi, la prof est hyper enjouée, parle un peu vite elle aussi, et mélange allégrement l'allemand et l'anglais, cela me pertube, mais elle m'est très sympathique. En effet, durant son premier cours (c'était peut-être une façon de nous plaire, mais ça a marché chez moi), elle nous a parlé de la relation littérature-presse (comment s'inspirent-ils, se concurrencent-ils l'un l'autre ? Comment s'adaptent-ils à notre époque ?) en nous montrant des extraits d'épisodes d'une série américaine, The Wirre. Ce n'était pas facile à tout comprendre, mais le thème est très intéressant, c'est d'ailleurs pourquoi j'ai choisi ce cours !

- Il y a un autre cours d'introduction à la littérature (lui aussi pour Erasmus) qui a lieu le vendredi, mais, comme c'est dommage, notre professeur a oublié de rentrer de Slovaquie pour nous l'expliquer et faire notre aimable connaissance.

 

Six cours différents, deux modules complets, douze heures par semaine jusqu'à la mi-février 2013 ! Je suis bien partie pour manger des livres, rêver d'auteurs, de genres, de périodes, de citations longues comme un bras, ou cauchemarder de prises de notes erratiques dont le sens, à la relecture, s'avéreront obscures !

 

Ce n'est pas tout puisque j'ai aussi un module de :

 

.LINGUISTIK.

 

Alors, pour le moment, ce module-là, il ne pose vraiment pas trop de problème. Il est en fait composé de trois cours différents : un séminaire, un TD d'exercices, un tutorium. Je ne peux pas assister à ce dernier, mais il semblerait qu'il soit étonnant. J'entends par là, "Mais pourquoi il nous raconte ça ? C'est quoi le rapport ?" Ce n'est pas mon avis, bien sûr, je n'y étais pas... Mon problème actuel s'énonce plutôt ainsi : serait-il possible de valider ce cours, d'obtenir les crédits correspondants, tout en ne pouvant y assister, mais en m'aidant du Moodle pour rattraper les leçons et rendre les différents devoirs ?

Pour le reste, c'est pour le moment de la redite, expliqué différemment, et en allemand, mais grosso modo, comme en L2, nous voyons ce qu'est un mot, quels genres de mots existe-t-il, à quoi servent-ils ? Puis nous analyserons, décortiquerons et dessinerons en "arbres de Chomsky" des phrases de façon plus ou moins répétitive. Et puis il y a tout ce qui tourne autour de la langue, tout ce qu'englobe le concept de linguistique : les sciences de la phonologie, de la phonétique (Oh joie des cours de FLE !), de la sémantique, pragmatique, und so weiter und so fort... (etc, quoi.)

 

Mais à côté de tout cela, ce qui me plaît le plus, c'est l'apprentissage d'une nouvelle langue à mon répertoire langagier :

 

.PORTUGIESISCH.

 

Dans le cadre d'une UE de FLE, je dois apprendre une langue nouvelle, et j'ai choisi le portugais. Quand bien même il n'y aurait pas eu l'UE à valider, j'étais de toute manière profondément motivée à apprendre cette langue, et c'était une occasion bien trop belle pour ne pas en profiter. J'ai quatre heures de portugais par semaine, et c'est en outre à cause de cela que je ne peux assister au tutorium de linguistik. (Quel malheur...) Nous sommes nombreux dans ma classe, plus nombreux que dans aucun autre cours de langue que j'ai eu depuis que j'ai été scolarisée (si on exlue l'anglais, et encore, en LV2 en France, les effectifs sont plutôt réduits.) Je suis bien évidemment la seule Française dans ce cours, mais débuter une langue n'est jamais très compliqué. Lorsqu'on a des cours de littérature et de linguistique allemandes, suivre un cours de langue en allemand, c'est une partie de plaisir. A Munich, j'avais fait pareil pour apprendre l'espagnol (il n'est reste malheureusement pas grand-chose...)

J'ai eu deux séances pour le moment, et nous avons appris à dire qui nous sommes, comment nous nous appelons, d'où nous venons, la conjugaison des verbes être, avoir, aller, s'appeler, les formules de salutation, d'adieu, dire merci, les chiffres de 0 à 20 et quelques mots et adverbes par -ci, par-là. Nous apprenons à prononcer à la façon portugaise et brésilienne, car les deux différent, et c'est peut-être pour le moment le plus difficile à acquérir. En particulier, les apprenants qui ont des connaissances de l'espagnol sont embrouillés, car bien que les deux langues se ressemblent énormément, elles sont tout de même différentes. La tendance serait de calquer l'une sur l'autre alors que ce n'est pas possible. Notre professeur est très sympathique et dynamique, il sait nous intéresser, et la classe très motivée.

 

ET POURTANT...

 

Pourtant, quand je suis rentrée des cours tout à l'heure, j'étais passablement chagrinée. Je me rends compte que je m'enthousiasme énormément lorsqu'il s'agit d'apprendre des langues nouvelles, ou d'améliorer celles que l'on connaît déjà (nouvelles expressions, joie de pouvoir lire en version originale, de voyager et pratiquer la langue avec des autochtones...), alors que je suis bien moins motivée lorsqu'il s'agit de creuser le sujet, d'analyser, d'aborder des concepts théoriques, d'étudier des mouvements, des périodes, de décortiquer, de s'interroger... ce qui constitue une partie de la Germanistik, ou tout autre étude de langue. En somme, l'apprentissage versus l'étude.

 

Je suis actuellement en train de répéter une expérience vécue l'année dernière à Aix-en-Provence, qui était d'apprendre une langue étrangère, le polonais, en parallèle des cours de deuxième année d'allemand. Cette fois, il s'agit du portugais, mais l'expérience reste la même. J'ai toujours autant de plaisir à apprendre une langue pour moi-même, et bien que j'ai également choisi d'étudier l'allemand, je me sens davantage plus ou moins forcée de travailler ces matières du fait du diplôme à obtenir à la fin. J'ai l'impression qu'il s'agit ici d'un double problème : d'une part, n'est-ce pas un problème de maturité que de préfèrer débuter l'apprentissage d'une chose à l'étude de cette même chose ? Suis-je assez mature pour me sentir capable de me poser "en experte" d'un sujet ? D'autre part, n'est-ce pas un problème de motivation ? En effet, alors qu'en apprenant une langue, on se rend compte de l'étendue des connaissances qui augmente, des progrès personnels, de leur utilité future (voyager, par exemple, ce qui constitue un loisirs), à l'inverse, lorsqu'on étudie un objet avec pour motivation l'obtention d'un diplôme, cela semble tout de suite moins attrayant, mais dans notre société actuelle, nécessaire. Le diplôme valide des connaissances de haut niveau et est censé être une preuve suffisante pour le monde du travail que nous valons quelque chose. Toutefois, ces mêmes connaissances sont plus difficilement applicables que la maîtrise de langues étrangères, je pense. Nous les possèdons, mais vont-elles vraiment servir dans notre future profession ? (Si la future profession en question n'est pas celle de professeur, puisque dans ce cas, nous restons à jamais dans le domaine de l'étude, cumulé au domaine de l'enseignement. Pas vraiment ce que je vise. Mais ai-je vraiment des visées professionnelles précises ? Et nous revenons à ce problème prégnant de maturité...)

 

Je n'ai pas de réponse à ces questions, je m'interroge seulement. Je sais où sont mes priorités, et je sais par expérience que je peux allier l'utile à l'agréable. Je validerai ma L3 comme j'ai validé ma L2, et j'en ressortirai, je l'espère, avec des bases de langue portugaise, comme je possède désormais quelques rudiments du polonais.

 

(Ou comment passer deux heures à réfléchir et écrire au lieu de lire des textes littéraires ou théoriques pour les cours du lendemain. Joie !)

 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 23:20

Salutations tous !

 

Toujours dans le cadre du cours de Compréhension et Expression Orales, notre exposé doit figurer dans le blog dédié à Berlin créé par notre professeur l'année dernière, avec la promotion précédente. Le blog en question, dont naturellement, tous les articles sont en allemand et parlent de Berlin, s'appelle Ein Koffer in Berlin ("Un Coffre à Berlin") Si le sujet vous intéresse, vous pouvez donc aller y jeter un oeil ou deux. (Pas plus, c'est biologiquement impossible.)

 

Vous trouverez mon article sur le Maire de Berlin, Klaus Wowereit, à cette adresse : http://einkofferinberlin.wordpress.com/klaus-wowereit/

 

Avant publication de l'article, j'avais envoyé le texte à mon professeur pour l'étape fatidique de la correction. A cet égard, voici son feedback très gentil et positif :

 

"Hier ist Ihr korrigierter Text. Vielen Dank für die sorgfältige Arbeit! Der Text ist insgesamt wirklich sehr gut. Es waren zwar einige Fehler darin, aber nichts Gravierendes, nur kleine Details. Sie haben ein gutes Vokabular und schon einen ganz guten Sinn für deutschen Stil."

 

"Voici votre texte corrigé. Merci beaucoup pour le travail minutieux ! Dans l'ensemble, le texte est vraiment très bien. Il y avait certes quelques fautes, mais rien de très grave, seulement de petits détails. Vous possédez un bon vocabulaire et déjà un bon sens du style allemand."

 

Ca fait plaisir ! :-)

 


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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 00:59

Mercredi 7 mars, dans le cadre du cours de Compréhension et Expression Orales dont la thématique du semestre porte sur Berlin, la capitale de l'Allemagne, j'ai tenu un exposé dont le sujet était "Klaus Wowereit : qui est-il ? Que fait-il ? Quelles phrases l'ont rendu célèbre ?"

 

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Vie

 

Klaus Wowereit est un Berlinois pur souche : il est né le 1 octobre 1953 dans le quartier de Tempelhof, alors à Berlin-Ouest. Issu d'une famille modeste, élevé sans père et aux côtés de quatre frères et soeurs, il a été le premier de sa famille à pouvoir fréquenter un Gymnasium, et ensuite à pouvoir étudier à la Freier Universität. Il choisit d'étudier le droit, passe les examens nationaux et devient juriste. Plus jeune, il rêvait de devenir avocat ; mais c'était avant de découvrir le milieu de la politique...

 

Politique

 

A l'âge de 19 ans, il intégre le SPD, le parti socialiste allemand, et se découvre très vite l'envie de vouloir faire bouger politiquement les choses. A 28 ans, après l'obtention de son deuxième examen juridique, il travaille auprès du Ministre de l'Intérieur de Berlin. En 1984, âgé alors de 30 ans, il devient le plus jeune membre du Conseil de son quartier de Tempelhof, en charge de l'éducation et de la culture. Il est resté à ce poste pendant onze ans. A ce moment-là, il avait clairement décidé de faire de la politique son métier. En 1995, il quitte cet emploi, qui aura tout de même été déterminant dans sa carrière, et se porte candidat à l'intégration de la Abgeordnetenhaus, la Maison des Députés de Berlin, et est élu. A partir de cette date, Klaus Wowereit devient donc Député SPD. Il l'est toujours.

C'est le 16 juin 2001 que la carrière de Wowereit connaîtra son plus grand tournant : il est élu Maire-Gouverneur de Berlin, autant parler d'une consécration pour cet homme qui porte Berlin dans son coeur. Malgré une politique de rigueur due entre autres choses au fort taux de chômage persistant à Berlin, les Berlinois apprécient beaucoup leur maire. D'ailleurs, ils lui ont donné un petit nom affectueux : Wowi. Il sera réélu en 2006, puis en 2011. Il s'agit donc de son troisième quinquennat.

 

"Ich bin schwul... und das ist auch gut so!"

 

"Je suis pédé...et c'est aussi très bien ainsi !" a officiellement déclaré Klaus Wowereit le 10 juin 2001, six jours avant son élection au poste de Maire de la Capitale, lors du SPD-Sonderparteitag, un sommet exceptionnel du parti socialiste allemand. Cette phrase, lancée telle un coup marketing visant à annoncer d'office la couleur et à s'attirer une partie d'un électorat souvent oublié, les homosexuels (rappelons que Berlin est une ville extrêmement cosmopolitique, tolérante et ouverte), lui aura valu d'être propulsé de "simple" député local au rang de personnalité politique désormais nationalement connue et reconnue de tous en Allemagne.

 

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Au moment de la déclaration lors de ce Sommet du SPD, il présente ainsi publiquement son compagnon de vie (concubin), le neurochirurgien Jörn Kubicki, avec qui il est en couple depuis 1993. Depuis 2005, ils ont choisi d'habiter ensemble.

Un point commun des plus insolites entre France et Allemagne : les maires de ces deux patries sont donc tous les deux homosexuels ! Une façon comme une autre de faire tomber les préjugés et d'inciter à oser s'afficher en tant que couple de même sexe.

 

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"Berlin: arm, aber sexy."

 

C'est en novembre 2003, en réponse à un journaliste du magazine FOCUS-Money qui demandait à Klaus Wowereit "Macht Geld sexy?" "Est-ce que l'argent rend sexy ?", que celui-ci a répondu la phrase devenue rapidement culte : "Non, on peut le voir à Berlin. Nous sommes certes pauvres, mais tout de même sexy."

En effet, Berlin est pauvre. Berlin a énormément de chômeurs. Berlin est même subventionnée par l'Etat Fédéral Allemand. La capitale est somme toute assez jeune et doit encore se développer économiquement. Peu de grandes entreprises y possédent leur QG. Toutefois, Berlin attire énormément. Elle brasse tous les ans des millions de touristes. On tombe en amour de Berlin comme on l'est de Paris, le niveau de vie moins cher en prime ! En trois courts mots "Arm aber sexy" "Pauvre mais sexy", Wowi a su, avec brio, qualifier la capitale allemande dans toute sa réalité existencielle. "Arm aber sexy" est devenu le slogan de Berlin, décliné sur de divers objets dérivés, des vêtements aux... paillassons pour les Berlinois !

 

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Klaus Wowereit est donc une figure majeure du paysage politique berlinois, un maire socialiste très apprécié, très actif et engagé. A l'approche des prochaines élections de 2013, durant lesquelles les Allemands devront choisir, en remplacement d'Angela Merkel, un (ou une) nouveau Chancelier, les différents partis politiques allemands commencent à s'organiser et il n'est pas exclu qu'une Wowi-candidature soit annoncée. Mais pour cela, bien sûr, il faudra attendre encore un peu. Dans l'hypothèse toutefois d'un futur Kanzler Wowereit, celui-ci s'est déjà exprimé sur le sujet : il sera toujours là pour Berlin et les Berlinois. Si cela n'est pas une belle déclaration d'amour...

 

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 18:30

Mercredi avant les vacances, nous avions fait deux partiels dans le cadre du Contrôle Continu, en version tout d'abord (traduction de l'allemand vers le français) puis en thème (français vers l'allemand). Aujourd'hui, nos deux professeures nous ont rendu nos copies. A ma plus grande fierté, et aussi tout de même une certaine surprise, j'ai obtenu un 17/20 en version ! Contrôles de Polonais mis à part, je n'avais pas encore eu une telle note en Licence, toutes matières confondues. La prof explique ensuite comment elle procéde pour évaluer : elle lit une première fois les copies, dans l'ensemble, et leur attribue une lettre, A désignant une bonne traduction, B une moins bonne, D une très mauvaise... Je regarde ma copie : j'avais un A tracé au crayon à papier. Elle classe les copies de la meilleure à la pire, puis évalue dans le détail et établit son barème en fonction du niveau général de la classe. La meilleure copie a donc obtenu un 17, la pire 7... Mann, j'ai eu le 17 en question ! J'ai été la meilleure ! Youplaboom !

 

Phrase par phrase, nous procédons à la traduction dans le cadre de la correction. Il s'agissait d'un extrait de Die Vermessung der Welt de Daniel Kehlmann, un chef d'oeuvre romanesque et biographique qui sera adapté pour le 7ème Art, et dont la date de sortie dans les salles allemandes est prévue pour le 25. octobre 2012. Dans une des phrases du texte, le personnage principal insulte sa femme de "lästig und beschränkt". L'équivalent français du premier terme le plus adapté est "pénible", le second était un peu plus compliqué à concevoir : beschränken signifie "limiter", cette femme, selon l'homme, était donc limitée, étroite d'esprit, peut-être trop butée. Quand je pense beschränkt, je vois quelque chose de petit, de réduit, de serré, de confiné... Toutefois, cela ne signifie pas qu'elle était mentalement déficiente, ce que le terme "limitée" pourrait sous-entendre en français ! Alors j'ai opté dans ma traduction pour l'adjectif très peu usité d'obtus, soit "une femme pénible et obtuse".

 

 

Selon le Larousse en ligne :

ScreenShot001.png

 

Certes, ce terme est très peu employé, ou peut-être en mathématiques puisque c'est dans un de ces cours de géométrie que je l'avais appris : souvenez-vous votre adolescence et les angles obtus et aigus et droits... Non, ça ne vous dit plus rien ? Oui, c'est un peu loin tout cela, j'avoue. De cette façon, j'ai été étonnée de voir que le mot avait été souligné sur ma copie avec l'abréviation "gr" pour "grammaire" à côté. Je m'en suis ouverte à la prof, qui m'a répondu que je l'avais mal écrit : on dit "obtue et pas obtuse, mais d'où il vient ce 's' final ?" Je n'étais pas d'accord. J'ai toujours dit, entendu ou vu écrit "obtus", pourquoi m'aurait-on menti ? Je n'en sais rien, moi, pourquoi il y a un 's' à la fin, je suppose que l'étymologie peut l'expliquer. Comment Thalès ou Pythagore écrivaient-ils "obtus" en leur temps, hein ? Le fait est que ma prof a promis qu'elle vérifierait, et cela n'a pas manqué, on pourrait d'ailleurs la complimenter sur sa vélocité car moins d'une heure après la fin du cours, tous les gens de ma classe de version recevaient dans leur boîte mail le message suivant avec pour objet "obtuse" :

 

Bonjour,

On dit effectivement "obtus/obtuse", Siriane avait raison, je viens de vérifier.
Donc un mauvais point pour moi!

Bien cordialement,
NS

Et un bon point pour moi, comme à l'école primaire, oui !

L'énième surprise arrive deux heures plus tard, elle aussi directement dans ma boîte mail :

 

Chère Siriane,

Sur votre copie, je ne sais plus si j'ai indiqué "17/20" ou
"18/20". Quoi qu'il en soit, je retiens "18/20" comme note
de contrôle continu.


Bien cordialement,
NS

Je marque ce jour d'une pierre blanche comme étant celui où j'aurais obtenu ma meilleure note de l'année...et qui sait, le deuxième semestre n'est pas fini, m'est-il possible de faire mieux que 18 ? Schau ma mal. :-)

 

Et parce que je ne fais pas que des bonnes choses, je vais finir par une note un peu plus décevante : un vilain 10.5/20 en thème. Bouh ! Was für eine gemeine Note! On n'a pas fini de faire des progrès !

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 12:40

Partiel d'Expression Orale : CHECKED!

 

"Gelassen, locker, locker..." : Sereine, détendue, détendue. C'est en me rendant à la fac, et seulement à ce moment-là, jusqu'à être devant la porte de la salle d'examen, que le stress a fini par poindre. Alors, ces deux mots sont devenus mon Motto (ma devise), que je répétais dans ma tête pour m'adjoindre au calme. Tout allait bien se passer. Et j'avais raison : tout s'est bien passé !

 

Nous avions vu quatre thèmes en cours : les Kaffeehäuser/cafés de Vienne, un texte appelé Der schräge Montag (Le lundi, ce maudit jour où rien ne va décidément jamais !) que j'ai décidé d'écarter de mes révisions, Die Werbung/la publicité (à vrai dire, j'ai eu l'impression de retourner au premier semestre de ma première année de DUT avec ce thème-là...), Europa/L'Europe et les Debattierklubs/clubs de débat universitaires. Ce matin, j'ai décidé de réviser Die Werbung, et Alleluia, je suis tombée sur ce sujet !

 

Une question générale : "définir ce qu'est la publicité."

 

Une analyse d'images : deux photos représentant une des vraisemblablement toutes premières Mercedes, quand Mercedes ne s'appelait pas encore Mercédes, et une Mercedes récente.

 

Deux documents-textes : l'un sur l'histoire de la marque automobile Mercedes, l'autre sur un spot publicitaire réalisé pour Mercedes mettant en scène deux pilotes de formule 1 et un joueur de football allemands.

 

  D'ailleurs, le saviez-vous ?

Mercedes se nommait autrefois Daimler-Motoren-Gesellschaft (DMG) et a été fondé en 1891. Le nom Mercedes est un prénom de femme, en l'occurence celui de la fille de l'homme d'affaires Emil Jellinek, qui travailla à partir de 1898 pour la marque, et qui le prit comme pseudonyme lors d'une semaine de rallyes à Nice en 1899 à laquelle il participa.http://4.bp.blogspot.com/-M4knvFp9AXc/TWQov3XiByI/AAAAAAAAACg/fUZg-BWARtA/s1600/mercedes-benz-.png

Et l'étoile qui symbole la marque ? Eh bien, le texte nous l'apprend aussi : il s'agit d'un signe caractéristique du lieu de travail à Cologne du fondateur Gottlieb Daimler, qui la représentait sur les cartes postales qu'il envoyait à sa famille ! Et comme les logos sont importants pour reconnaître une marque, l'étoile fit son apparition sur les automobiles en 1909.

 

Une autre question sur ce texte était "que signifie PS ?" : Pour un Allemand, ça pourrait être évident, amateur d'automobiles ou pas. Demandez ça à un Français, la réponse la plus naturelle serait "Facile ! Post-Scriptum !" Eh non... Déjà, j'ai eu du mal à trouver le PS dans le texte. L'expression exacte était "8-PS-Motor". Haha, ça vous en apprend plus, hein ? J'ai quasiment senti les rouages de mon cerveau se mettre en branle en toute vitesse : moteur, moteur... les chevaux ! P = Pferd ! Hurra! Le S était plus dur, la prof a expliqué par la suite que c'était "Pferdstärke", soit la puissance en chevaux. Une évidence, voyons !

 

Un screen, enfin, représentant une publicité pop-up Mercedes pris de l'Internet avec la formidablement originale question : est-ce que l'internet comme support publicitaire est important ?

Mais OUIIIIII Madame, Internet a pris une place FOLLE dans notre vie à tous et les publicitaires, ces montres avides de visibilité, se régalent de nous imaginer luttant contre de nombreuses fenêtres pop-up à longueur de journée, et nous débarrassant rageusement de nos courriers indésirables, aussi connus sous le petit nom de spam, nous proposant toujours et encore de nous inscrire à des sites de jeux en ligne, sites pornos, sites de rencontres, ou à jouer au Poker en ligne avec de parfaits étrangers, et "non, je ne veux PAS connaître le remède-miracle pour rester jeune ou allonger mon pénis ou gagner de l'argent facilement en quelques clics", je suis déjà jeune et je n'ai pas de pénis et on m'a prévenu contre les arnaques.

Mais des pop-up me montrant une superbe voiture Mercedes haut de gamme, non Madame, je n'en ai jamais vus.

Et non, je n'ai pas dit une once de ce que je viens d'écrire précédemment à ma prof ! ;P

 

Le tout en 20 minutes à l'oral, avec une petite 20taine de préparation. 

Allons bon ma bonne dame, il n'y avait aucune raison de se mettre dans tous ses états ! :-)

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 00:01

Erlkönig
Johann Wolfgang Goethe 

 

Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ?
Es ist der Vater mit seinem Kind;
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.

 

Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht ? -
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht ?
Den Erlenkönig mit Kron und Schweif  ? -
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. -

 

»Du liebes Kind, komm, geh mit mir!
Gar schöne Spiele spiel ich mit dir;
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.«

 

Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht? -
Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind;
In dürren Blättern säuselt der Wind. -

 

»Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn?
Meine Töchter sollen dich warten schon;
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.«

 

Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düstern Ort? -
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau:
Es scheinen die alten Weiden so grau. -

 

»Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt;
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt.«
Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an!
Erlkönig hat mir ein Leids getan! -

 

Dem Vater grauset's, er reitet geschwind,
Er hält in den Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Mühe und Not;
In seinen Armen das Kind war tot.

 

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Le Roi des Aulnes
Johann Wolfgang Goethe 

 

Qui chevauche si tard dans la nuit dans le vent ?
C'est le père avec son enfant,
Il serre le garçon dans ses bras,
Il le tient fermement, il le garde au chaud

 

Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage d'effroi ?
Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le roi des Aulnes avec couronne et traîne ?
Mon fils, c'est une traînée de brouillard.

 

Toi cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de bien jolis jeux avec toi,
Il y a tant de fleurs multicolores sur le rivage
Et ma mère possède tant d'habits d'or

 

Mon père, mon père, n'entends-tu pas
Ce que le Roi des Aulnes me promet doucement ?
Calme-toi, reste calme, mon enfant,
Le vent murmure dans les feuilles mortes

 

Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles doivent d'attendre déjà
Mes filles mènent la ronde nocturne,
Elles te bercent, dansent et chantent

 

Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes cachées dans l'ombre ?
Mon fils, mon fils, je le vois bien,
Les saules de la forêt semblent si gris.

 

Je t'aime, ton joli visage me touche,
Et si tu n'es pas obéissant, alors j'utiliserai la force !
Mon père, mon père, maintenant il me saisit
Le Roi des Aulnes me fait mal.

 

Le père frissonne d'horreur, il chevauche promptement,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant
Il parvient au village à grand effort
Dans ses bras l'enfant était mort.

 

Quelle : http://www.musicologie.org/theses/erlkonig.html

 

(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)(¯`·._)

 

Parce qu'aujourd'hui, c'était littérature, et qu'en cours, nous traitons de la poésie de Goethe, Schiller et Hölderlin.

Parce que le Erlkönig est un des plus beaux poèmes de Goethe, que je connaissais sans le connaître vraiment au travers de la chanson Dalaï-Lama de Rammstein qui en est une adaptation.

Ces cours sont difficiles, et pourtant j'aime bien la poésie. Analyser des poèmes est souvent source de découvertes: tant d'implicite, d'images métaphoriques, ou encore (pire) de références à la mythologie, ces histoires et querelles de dieux qui sont pour beaucoup à notre époque tombées dans l'oubli mais que les Classiques comme Goethe vénèrent.

Poussées à l'extrême, les interprétations frôlent parfois le farfelu: ainsi, notre professeur nous a-t'elle appris que certains voyaient dans le Erlkönig l'expression de la pédophilie, Goethe lui-même aurait eu des vues sur le fils d'une connaissance et ce poème en témoignerait etc. Comme de toute manière, on ne peut pas le rendre à la vie pour lui demander des précisions, je préfère voir le côté pathétique et tragique du poème, l'histoire d'un père chevauchant et tenant son fils dans ses bras, le fils, malade, succombant à la folie, qui voit des êtres surnaturels dans la forêt, êtres qui désirent le ravir à son père ; et celui-ci, très terre-à-terre, rationnel, cherchant à le rassurer et se rassurer par la même occasion, trouve toujours une réponse logique aux divagations enfantines. Mais à la fin, c'est la mort, le Roi des Aulnes a gagné, il emporte la vie du petit...

 

La semaine prochaine, c'est à mon tour de faire un exposé, que je redoute un peu. Je dois analyser deux ballades de Schiller, Der Handschuh et Die Bürgschaft. Cette dernière est particulièrement longue et difficile ! La première par contre est tirée d'un véritable fait divers français : à la cour du roi François Ier, pendant un divertissement à l'arène royale, une Noble laisse tomber son gant qui attérit au milieu des lions ; elle s'en retourne vers son courtisan, le chevalier Delorges, pour lui demander de le lui rapporter, comme preuve de son amour pour elle. Il s'éxécute prestement, la cour béait d'horreur et d'admiration à son égard et alors que la Dame se serait alors volontiers offerte à lui, il lui jette le gant au visage, renonce à son amour et quitte l'arène.

Une fin aussi brusque est assez déroutante et c'était sans doute intentionnel de la part de Schiller ! Au lecteur de réfléchir sur la raison de cet acte de rejet, le plus vraisemblable est qu'ayant mis sa vie en danger par plaisir et goût de la provocation, le chevalier jugea que la Dame ne méritait pas son amour. A cela j'ajouterai qu'après un tel acte de bravoure en public, il n'aurait eu aucun mal à trouver une autre dame à courtiser...

 

Handschuh-g.jpg

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 17:23

Eh oui, bientôt les vacances !

 

Une petite semaine de rien du tout sera toujours la bienvenue dans n'importe quel emploi du temps d'étudiant, de fonctionnaire ou même de ministre, car vraiment, on aime se la couler douce, n'est-ce pas ? Demandez autour de vous, qui préfére continuer de travailler, rester assis à écouter un prof, ou des collègues, ou son boss s'exclamer rageusement que ce n'est pas assez, jamais assez, il lui en faut plus, que c'est la crise, et que pour gagner plus, il faut bosser plus ? Non, stop ! Vacances ! On pense à autre chose, on se détend, on... non, pas tout de suite, voyons ! Les vacances sont pour le mardi soir, là, exactement, à ce moment précis, oui tu es plutôt en weekend. C'est autre chose, mais on ne crache pas dessus non plus. Le weekend, ça signifie qu'il te faudra aller travailler lundi et aussi - surtout - mardi. Mais tu te réjouis en pensant que certains de tes profs/collègues seront déjà absents. Pas qu'ils soient méchants, oh non, tu les aimes bien mais toi aussi, tu aspires à avoir ta tranquillité, à pouvoir faire des choses que tu n'aurais pas pu faire s'ils avaient été là, c'est normal.

 

Tu te réjouis d'être en weekend et tu te rejouis à l'idée d'être bientôt en vacances, mais voilà, il y en a toujours un pour t'obséder la tête, et en ce moment, c'est Brecht ! Bertolt Brecht, bien que mort depuis un demi-siècle, il a décidé qu'il te hanterait jusqu'à ce que tu remplisses ta mission, c'est-à-dire jusqu'à la toute dernière heure avant que tu sois enfin en vacances. Non, vous n'avez pas un Brecht en tête, vous ? Alors ça ne doit être que moi. C'est lui, mais ça aurait pu être un autre ; un dossier délicat à déposer sur l'immense bureau en chêne massif de votre patron qui parle au téléphone de ses prochaines virées sur la Côte Bleue à son meilleur ami golfeur, un dernier client récalcitrant à aller visiter dans l'urgence ou on a décidé qu'on vous retirerait votre 13ème mois sur lequel vous comptez pour offrir la dernière Nintendo à votre rejeton de 8 ans pour Noël... Le Brecht est multiforme, c'est une épine dans le pied dont vous vous passerez bien, mais douloureusement obligatoire.

 

Vous décidez de mettre des mots sur votre croix, ça la rend un peu moins lourde à porter, ça soulage un peu le dos, et surtout ça permet de mettre un peu d'ordre dans votre esprit. Car vous êtes tellement préoccupé par votre Brecht qu'il vous pompe l'air, vous embrume le cogito, et vous avez peur de vous mélanger les pinceaux.

 

Bertolt Brecht est né en 1898 à Augsburg en Bavière (vous avez des affinités avec tout ce qui touche à la Bavière, ça vous permet de mieux mémoriser l'information), il meurt en 1956 à Berlin-Est. Quand vous apprenez que Brecht était marxiste-léniniste, qu'il avait des sympathies très tôt envers les idéaux communistes, qu'en 1918, par exemple, il adhéra à un Conseil de soldats et d'ouvriers d'Augsburg, vous en concluez que mourir à Berlin-Est, c'était simplement évident. Vous n'êtes pas sans ignorer que Berlin-Est était communiste et occupé jusqu'à la chute du mur en 1989 par les soviétiques. Notre Brecht était donc droit dans ses positions politiques jusqu'à la mort.brecht1949.jpg

Brecht a étudié les sciences et la médecine à l'Université Ludwig-Maximilian de München, mais n'a jamais été très assidu, et préférait la littérature. Il aimait écrire. Vous avez lu quelque part que le jeune Bertolt adolescent avait confié à son journal intime qu'il se faisait la promesse de toujours continuer d'écrire des poèmes. D'ailleurs, il avait créé un journal d'école qu'il avait appelé Der Ernte, Le Canard. C'est souvent une histoire de canards, vous vous dites alors. Bertolt devint donc un immense écrivain, dramaturge, poéte mais aussi théoricien du théâtre. Depuis qu'il instaura le théâtre épique, ou Verfremdungseffekt, soit effet de distanciation, qui l'oppose au théâtre classique selon le modèle aristotélicien, le théâtre allemand n'est plus le même. Bertolt, à sa façon, est un révolutionnaire du théâtre, à défaut d'avoir fui l'Allemagne dès le 28 février 1933, le lendemain de l'incendie du Parlement allemand à la Capitale, et de n'avoir donc pas participé à la Seconde Guerre Mondiale. De toute manière, une déficience cardiaque lui avait déjà valu de ne pas être enrôlé comme soldat durant la Grande Guerre. C'est donc en exil, tour à tour en Suisse, au Danemark, en Lituanie, en Union Soviétique ou enfin aux Etats-Unis, soit en mettant de la distance avec son pays d'origine, que Brecht fut le plus productif, réfléchit à ses théories de Verfremdungseffekt, et écrivit nombre de ses pièces les plus connues. Là, vous avez envie d'ouvrir une parenthèse. Car vous savez que L'Opéra de Quat'Sous (Die Dreigroschenoper), peut-être la pièce la plus jouée du répertoire brechtien, date de 1928, soit avant son exil. Si la pièce qui a fait connaître Brecht était Trommeln in der Nacht (Tambours dans la nuit), déjà résolument politiquement orientée à gauche, a été jouée à München en 1922 (il avait alors 24 ans), et lui a valu une première distinction (Kleist-Preis), c'est L'Opéra de Quat'Sous, jouée à Berlin, qui le lança véritablement selon moi. Ici, vous fermez la parenthèse des succès brechtiens pré-exil.

Brecht ne revient à Berlin-Est (les Alliés, à la fin de la guerre, se sont partagés la capitale et le pays est divisé en deux) que fin 1948, et fonde sa propre troupe de théâtre, le Berliner Ensemble. La troupe obtient très vite un vif succès, en jouant essentiellement les pièces de son fondateur et celles du répertoire allemand classique. Les pièces de Brecht, engagées, ayant pour visée de faire réfléchir le spectateur, notamment sur l'histoire et sur sa condition d'homme au sein de la société, ont  étaient interdites durant le IIIème Reich, ou parfois même durant la République de Weimar, quand elles semblaient déjà trop réactionnaires. C'est ainsi notamment qu'on finit, en 1935, par retirer la nationalité allemande à Brecht, qui, longtemps, demeura apatride. Il véhiculait au travers de ses pièces ses idéaux politiques, bien que n'ayant jamais adhéré au parti communiste allemand.

Aujourd'hui, il est considéré comme l'un des plus grands auteurs allemands du XXème siècle et ses pièces continuent d'être lues et jouées dans le monde entier. Le Berliner Ensemble, qui possède son propre théâtre "am Schiffbauerdamm" depuis 1954, est pareillement l'une des troupes les plus célébres d'Allemagne.

 

Vous relisez votre copie et êtes assez satisfait : le dossier Brecht, vous l'avez plutôt bien assimilé. Il y a encore beaucoup de choses à dire sur lui mais vous admettez que vous ne pouvez pas tout dire. Vous hésitez à parler de la relation qu'entretenait Bertolt avec les femmes ; ça vous plaît bien, mais cela reste dans le fond assez anecdotique. Les bases sont jetées, le plus gros, c'est-à-dire la recherche, l'approfondissement de votre sujet, vous le maîtrisez mieux qu'il y a deux-trois jours. Vous avez les idées plus claires. C'était le but de cet exercice, soit dit en passant.

La difficulté réside maintenant en cela : recracher votre savoir en allemand, le tout en un maximum de 15 minutes. Ce sera votre défi de mardi soir. Ensuite, gros "ouf!" de soulagement, ce sera vos vacances amplement méritées, et si tout se passe bien, vous serez en route dès le lendemain matin vers Lyon, puis Paris et irez peut-être au Salon du Chocolat. Des perspectives alléchantes, en somme. Vous êtes content de votre progrès de la maîtrise brechtienne, eh oui, ce n'était pas facile, mais aussi : vous avez à présent la saison 2 de Doctor Who quasiment au complet. Souriez, votre weekend ne s'annonce pas si horrible ! o/

 

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 22:34

J'ai découvert cette citation de Peter Ustinov en faisant la semaine dernière quelques recherches pour un corpus de grammaire allemande. Je l'ai appréciée, je l'ai notée et tout à l'heure, quand, dans le générique d'un film que nous avons regardé en cours 'Histoire et Allemand', j'ai vu apparaître le nom de Peter Ustinov, j'ai repensé à cette citation...

 

"Was der Sinn des Lebens ist, weiß keiner genau. Jedenfalls hat es wenig Sinn der reichste Mann auf dem Friedhof zu sein."

 

En français :

 

"Ce qu'est le sens de la vie, personne ne le sait exactement. Dans tous les cas, ça a peu de sens d'être l'homme le plus riche du cimetière."

 

Peter Ustinov, né en 1921 à Londres, et décédé à l'âge de 82 ans le 29 mars 2004 en Suisse, est un écrivain, comédien, scénariste pour le théâtre et pour le cinéma, ou encore conteur, de nationalité britannique, mais d'ascendance à la fois russe, allemande et française. 

Il était donc polyglotte et sa carrière est incroyablement longue. Il a entre autres joué le rôle de Hercule Poirot dans plusieurs films, et prêté sa voix à Frère Jean, dans le Walt Disney Robin des Bois. Dans Luther, le film sur Martin Luther, le père du protestantisme, que j'ai vu aujourd'hui, il jouait le rôle de Friedrich le sage, le petit vieillard suzerain qui défendait Luther de l'Eglise. 

La citation montre qu'il était un homme modeste dans sa célébrité, ce qui en fait quelqu'un d'attachant, de remarquable, je trouve. Je n'avais pas pensé une seconde, dans mon ignorance, que son auteur serait si reconnu, et me rappelle qu'il est bon d'être curieux !

 

http://www.cinemotions.com/data/films/0160/03/2/Luther_2003_5.jpg

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 13:26

Plus aucune excuse désormais pour ne pas aller faire le marché en Allemagne !

 

Feuille de vocabulaire des fruits et légumes préparée dans le cadre d'un cours avec mes 10ème année d'Unterhaching, qui, à la suite de leur échange avec le lycée Alain du Vésinet, s'est rendu compte de leur manque lexical à ce sujet.

 

Ca sera autant utile aux apprenants allemands que français... ;-)

 

NB. : On remarquera que les Allemands se prennent tout de même bien moins la tête, tout du moins pour les fruits ! Car hormis Der Apfel et Der Pfirsich (que j'ai réunis exprès au tout début), tous leurs noms de fruits sont féminins !

 

 

Les fruits / Die Obste


une pomme : der Apfel
une pêche : der Pfirsich
une poire : die Birne
une banane : die Banane
un abricot : die Aprikose
une mirabelle : die Mirabelle
une prune : die Pflaume
un ananas : die Ananas
une cerise : die Kirsche
une fraise : die Erdbeere
une framboise : die Himbeere
une mûre : die Brombeere
une myrtille : die Heidelbeere
une groseille : die rote Johannisbeere
un cassis : die schwarze Johannisbeere
un kiwi : die Kiwi
un melon : die Melone
une pastèque : die Wassermelone
un citron : die Zitrone
une orange : die Orange
un pamplemousse : die Pampelmuse
une clémentine : die Klementine
une mandarine : die Mandarine
un raisin : die Traube
un avocat : die Avocado
une figue : die Feige
une olive : die Olive

 

fruits_940x705.jpg


une noix : die Walnuss
une noisette : die Haselnuss
une noix de cajou : die Cashewnuss
une noix de coco : die Kokosnuss
une cacahuète : die Erdnuss
un marron : die Marone
une châtaigne : die Esskastanie
une amande : die Mandel
une pistache : die Pistazie

 

noix_noisettes.jpg

 

Les légumes / Die Gemüse

une pomme de terre : die Kartoffel
un poireau : der Porree
une salade : der Salat
une endive : der Chicorée
un céleri : der Sellerie
un chou : der Kohl
un chou de Bruxelles : der Rosenkohl
un chou-fleur : der Blumenkohl
une betterave rouge : die rote Beete
une tomate : die Tomate
un champignon : der Champignon, der Pilz
un épinard : der Spinat
une asperge : der Spargel
un artichaut : die Artischocke
un haricot : die Bohne
un petit pois : die Erbse
une carotte : die Karotte, die Möhre
un potiron / une courge : der Kürbis
une courgette : die Zucchini
un concombre : die Gurke
un brocoli : der Brokkoli
un poivron : die Paprika

 un radis : das Radieschen
un maïs : der Mais
un oignon : die Zwiebel
une échalote : die Schalotte
un ail : der Knoblauch

 

05-fruits-et-legumes.jpg


Les épices et « fines herbes » / Die Gewürze 


le sel : das (Speise)salz
le poivre : das Pfeffer
la ciboulette : der Schnittlauch
l’estragon : der Estragon
le laurier : der Lorbeer
le persil : die Petersilie
le romarin : der Rosmarin
le curry : der Curry
le cumin : der Kreuzkümmel
la coriandre : der Koriander
la cannelle : der Zimt

 

epices.jpg

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Présentation

  • : Journal d'une Germanophile
  • : Jeune Française partie à 20 ans travailler en Allemagne comme Fremdsprachassistentin en Bavière, j'étudie depuis l'allemand et plus encore l'interculturalité franco-allemande à Aix-en-Provence, Berlin et Tübingen. Ce blog survit pour faire partager mes coups de coeur, de gueule parfois, mon quotidien surtout, mes voyages, mes espoirs et mes doutes...
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