Je crois qu'à présent, si vous m'avez bien lu - attentivement ou pas d'ailleurs -, vous avez dû remarquer à un moment ou un autre que j'aime particulièrement me promener dans les
parcs, et la nature en général. Après le parcours que je me suis tapé infligé fait
(c'est encore le verbe le plus neutre le meilleur) mardi après-midi, si je n'aimais pas cela, on pourrait me qualifier de masochiste.
Hier donc, après avoir fait un peu de ménage, j'ai fourré rapidement quelques madeleines ("selon la recette traditionnelle française" était-il précisé sur l'emballage.
Honnêtement, on devrait offrir des séjours en France aux Marketeux.), deux Mini-Brownies au chocolat (très bons mais trop mini) et mon chocolat Eilles "mousse au
chocolat" (Es lebe Eilles ! / Vive Eilles !) ainsi qu'une bouteille d'eau aromatisée au sirop de jasmin (vive les produits asiatiques qu'on trouve en Allemagne
plus facilement qu'en France)(quoique pas tout. Je reste une grosse frustrée de ne pas pouvoir manger de nems, de samossas, de beignets de crevettes, de brioches au porc toute chaude ou... O
Gott, hör auf, DAS ist masochistisch !) dans mon sac en cuir trop chouette, je sors du terrier. Une belle journée était annoncée mais là, chez moi, c'était pas tip-top. Je ne me laisse pas
démonter et vais quand même à Deisenhofen attendre un S-Bahn.
La première mission du jour, c'était d'aller jusqu'au Nymphenburgschloss et -park. S-Bahn jusque la Hauptbahnhof, prendre le U1 Richtung OEZ
(Olympia Einkaufzentrum, rappelez-vous donc !) et s'arrêter à la Rotkreuzplatz. De là, possibilités de Tram N12/N17 mais je marche. J'ai pas de plan mais j'avais jeté un oeil sur Google
Maps au préalable, ça aide ! Il fait par chance meilleur temps à München qu'à Oberhaching et je ne regrette plus d'avoir mis une jolie robe. (C'est quand même mieux les robes, c'est plus
féminin.) Marcher, ça me permet d'admirer les alentours. Et aux alentours du Nymphenburgschloss, on ne peut pas dire que c'est pauvre, Oh non ! Je ne sais pas quel quartier c'est mais
bourgeois et résidentiel le qualifient assez bien. Les bâtisses (remarquez que, sciemment, je n'ai pas utilisé le mot "maison", c'est d'un commun !) sont imposantes, possèdent
deux voire trois étages, un balcon au minimum et un Tiefgarage (garage en sous-sol) pour certaines. De quoi y loger plusieurs familles (et sans doute plusieurs voitures ; "quand y'a d'la
gêne, y'a pas d'plaisir !").
Et à un très beau petit pont me mena ensuite mon chemin, le canal menant au château :
C'est parti, je longe ce beau canal dans lequel batifolent nombre canards et cygnes à l'allure royale (les cygnes seulement, hein. Les canards, c'est pas trop leur truc d'avoir
un port royal, relisez Le vilain petit canard d'Andersen, conteur allemand)(non, je ne fais pas de propagande en faveur de l'Allemagne, pas du tout.)
C'est loin mais tout doucement, je me rapproche (deuxième pont. Ou premier en partant du château, tout dépend le point de vue.) :
Et me rapproche encore (J'en vois presque le bout oui ouiiii !) :
Voyez seulement comment c'est immense et le nombre d'ailes que possède ce château ! Wunderschön !
Admirez la façade et l'impressionnant bassin qui s'étend (en plus du canal) devant le Nymphenburgschloss :
(et notez qu'à cette distance, il ne m'est déjà plus possible d'avoir les bâtiments dans leur totalité.)(La vue de l'intérieur doit être également époustouflante. Imaginez-vous seulement dans la
salle des fêtes de l'époque... )
Le vilain petit canard à l'écart des autres et qui semble avoir peur de l'eau en comparaison avec le majestueux cygne, maître du lieu et dompteur des vaguelettes :
L'entrée principale du château une fois parvenue sur la grande place :
Petite histoire traduite de la brochure : les domaines (château et parc) ont nettement été inspirés des tendances européennes de l'époque. C'est à
l'occasion de la naissance de l'héritier au trône Max Emanuel que le Prince Ferdinand Maria et son épouse Henriette Adelaïde, en 1664, ont décidé d'engager l'italien Agostino
Barelli pour la construction du château. En 1701, soit presque quarante ans plus tard, Max Emanuel a succédé à son père et choisit un autre italien, Henrico Zuccalli, pour
continuer le chantier. Il oeuvre dans la construction des Galeries sur les côtés et des différents Wohnpavillon, les pavillons dans lesquels on pouvait donc vivre. A partir de
1714, c'est Joseph Effner qui entreprend de façonner les ailes latérales du Nymphenburg Schloss et qui modernise à la française la façade des bâtiments centraux, c'est-à-dire
ceux que vous pouvez observer sur les photos, avec les rampes d'escalier des deux côtés par exemple. C'est le successeur de Max Emanuel, le Prince Karl Albrecht, qui finit en faisant ajouter le
chemin de ronde qui relie le tout à la ville, c'est-à-dire le chemin que j'ai pu emprunter en allant au château.
Je n'ai pas fait la visite, car de toute façon, jusqu'au 31 mars, il ferme à 16h et ai à peine eu le temps de faire le tour dans la boutique, mais j'estime en avoir déjà vu beaucoup. Comme le
parc, lui, ferme à 18h30, je suis donc passée de l'autre côté. Le parc est assurèment à la française. Je suis certaine que vous avez déjà vu des photos de Versailles ou du Jardin
du Luxembourg de Paris : c'est le même style, très propret, très rectiligne, fleuri mais de façon totalement composé. Le style de jardin français veut que rien ne soit laisser au hasard, l'herbe
est scrupuleusement tondue, les haies taillées. les allées de pierre entretenues, les bassins et fontaines sont artificiels et tout cela se voit, à l'inverse du style de jardin anglais, qui
cherche quant à lui à imiter la nature dans sa plus pure sauvagerie : des terrains vagues, des arbres qui semblent avoir poussé là de leur plein gré, des vieilles pierres ou grottes qui semblent
être des vestiges du passé. Pour exemple de jardin anglais à Munich : l'Englischer Garten, tout simplement ! Dans les jardins à la française, on peut trouver également pas mal de
statues, souvent mythologiques. Dans Croustine et Potisson au Jardin du Luxembourg, des deux soeurs Nédélec, aux
éditions Pippa, les statues sont par ailleurs mises en scène pour aider les deux héros dans leur chasse au trésor. Ici, j'ai pris le Roi Poséïdon/Neptune en photo, posant avec
son trident doré.
(Pour les informations sur les différences entre les deux styles de jardin, je remercie la professeur qui nous a dispensé ce cours lors du Module d'Histoire de l'Art au 3ème semestre à l'IUT.
Comme quoi, ce n'est pas vain pour tout le monde ! ^^)
Moi qui n'ai jamais visité Versailles, j'ai trouvé mon équivalent allemand.
Le parc est immense et je n'ai pas été bien loin. Imaginez-moi assise une petite heure sur un des bancs en bois de la rangée de droite que l'on peut voir sur la photo, lisant la brochure que je
vous ai partiellement traduite et observant les femmes poussant des poussettes (ouh la répétition très moche), les joggers du mercredi et autres badauds, pendant qu'un vieux Bavarois lisait à
côté de moi les pages Sport de son journal. (C'est duuur l'accent bavarois, mais heureusement que "est-ce que cette place est libre ?" c'est facile à comprendre...!)
Ensuite, je suis partie. Ou plutôt, j'ai cherché la sortie, souhaitant rejoindre un arrêt de métro ou tram, mais sans refaire toute la longueur du canal. J'aime pas faire toujours les mêmes
chemins, ça gâche la perspective de faire d'autres découvertes dans les rues parallèles, comme par exemple un pensionnat privé pour jeunes filles anglaises assez intrigant
(est-il encore en activité ? Et pourquoi les jeunes filles anglaises ? Que pouvait-il donc bien se passer dans ce genre de pensionnat ?). J'ai trouvé un arrêt de tram, N17,
portant le nom d'une femme anglaise (j'ai oublié, la flemme de rechercher sur internet). Pas sur ma route toutefois. Mais la flemme de marcher cette fois, je l'ai pris tout de même, descendant
quelques arrêts plus loin à la Romanplatz. De là, je me sens encore perdue (j'aime pas ne pas avoir de plan...) mais j'ai trouvé très vite ce que je cherchais : le Tram
N12 en direction de la Scheidplatz. Grâce à celui-là, je peux descendre à la Rotkreuzplatz pour ensuite sauter dans le U1 par lequel j'étais arrivée à
l'aller. (oui oui c'est tout un parcours, encore une fois !) Ce con de métro avait pour terminus le Westfriedhof, tout le monde doit descendre, youpi ! J'attends donc quelques
minutes un autre U1, qui par chance ne tarde pas. C'est bon, j'arrive enfin sur le lieu où je vais pouvoir accomplir mes autres missions du jour : le centre commercial de l'Olympe
! (quand on traduit ce lieu, ça le rend... mystique, idyllique, sanctifié des Dieux ! C'est le shopping, quoi. Paradis des Femmes !)
Pour commencer, quelques emplettes chez DM. Car, rappelons-le : "Hier bin ich Mensch, hier kauf ich ein !". Puis un repas bien typique et local puisque j'étais chez
Vincenzmurr : une Currywurst mit Potatoes ! J'ai besoin de pain, je passe voir à EDEKA. Leurs baguettes me tentent et les baguettes allemandes, je ne
les avais encore jamais goûtées. Chose faite ce matin et je peux vous le confirmer : les Boulangers, c'est comme les Marketeux, s'ils veulent imiter un produit français, qu'ils aillent d'abord se
renseigner en France au sujet des recettes traditionnelles, bon sang, c'est du n'importe quoi !
Les choses sérieuses commencent et je suis très satisfaite de mes achats : je voulais une veste en cuir noir, j'ai à présent une veste en cuir noir ! Pour la modique somme de
50€, et chez ZARA. Ca vaut vraiment le coup. Je cherche pour des chaussures à talon. Honte à la fille que je suis, j'ai aucune paire de chaussures à talon, alors que ça me fait
de l'oeil pourtant, depuis quelques années, mais la trouille de me tordre une cheville par la faute de chaussures diaboliques. Chez ZARA, rien ne m'intéresse, je demeure sceptique. Je fais un peu
le tour ailleurs, puis je monte à l'étage. Bientôt 20h, heure de la fermeture du centre, mais je persévére...et je découvre Tamaris. Tamaris, malgré la tête peu aimable de la
vendeuse, m'a permis de trouver mon bonheur très vite. Et bien plus, mais je me suis contentée d'acheter seulement une paire. Je suis une fille, certes, mais je reste raisonnable c'est ainsi.
Je possède donc ma première paire de chaussures à talon, elle aussi pour seulement 50€ ! J'adore l'Allemagne, moi ! On devrait tous aller faire du shopping dans ce beau pays !
\o/
Je finirai cet article en racontant que décidément, München profitait d'un anticyclone. C'est dans le S-Bahn du retour, à Unterhaching, qu'en jetant un oeil par la fenêtre (ne
vous inquiétez pas, j'ai pas eu mal...), j'ai remarqué malgré la nuit noire qu'il pleuvait... *Avalanche de jurons qui traverse ma tête* Ce n'était pas prévu qu'il pleuve. Je suis en robe, avec
des collants, mon manteau n'avait plus sa capuche, mon sac est en simple coton, donc perméable, et je dois transporter sur mon vélo mes deux sacs en papier contenant mes récents achats de la
soirée. En bref, trempée j'étais. Nass, sehr nass. Les cheveux dégoulinants, les fringues bonnes à retirer immédiatement et à poser sur le radiateur. Le plus surprenant, c'est que j'en
riais ! Rouler sous la drache n'aura pas déteint sur ma bonne humeur de la journée et prendre une douche naturelle forcée, ça a quelque chose de vivifiant.
J'ai préféré ça à ce qu'il m'est arrivé cet après-midi : après avoir été manger une glace dans le centre avec une prof de chimie-biologie nommée Dorit (oui c'est un prénom rare,
même en Allemagne) très sympathique, je suis passée faire des courses à REWE. J'ai eu envie de bière, j'ai opté pour une Augustiner Hell et une Franziskaner (peut-être mes deux
préférées). J'avais le même sac qu'hier, en coton, et j'ai tout mis dedans, à l'arrière sur le porte-bagages. J'ai fait attention tout le long du chemin du retour pour éviter les
mouvements brusques, et j'ai réussi. C'est en arrivant chez moi, en descendant du vélo, que, O Gott, le sac a glissé, la bouteille d'Augustiner s'est fracassée au sol et
le liquide ambré et odorant s'est répandu. Nass "Das Parfum" de Patrick Süskind, nass "Au revoir, les Enfants !" de Louis Malle, reçu quelques heures plus tôt, nass mon
bloc-notes, nass mon appareil photo (qui est actuellement à portée de main de moi et j'en sens l'odeur...heureusement que c'est de la bière de qualité, l'Augustiner.) et mon
portefeuille, ainsi que le reste de mes provisions. La Franziskaner est en vie, Alleluia ! Total nass le sac et plein de bris de verre que j'ai dû nettoyer...
Ce sont malheureusement des choses qui arrivent. Rien de grave, l'appareil photo fonctionne encore, j'ai seulement une bière en moins... Ne faites pas comme moi, prévoyez un sac à dos, ou n'ayez
pas envie de bière ! ^^