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3 avril 2015 5 03 /04 /avril /2015 10:17

Dans les cadres de mon master de recherche Aire Interculturelle franco-allemande (AIFA), l'enseignement est naturellement essentiellement théorique, afin d'apporter de solides bases de connaissances sur des sujets particulièrement franco-allemands, lors de la première année à Aix-en-Provence principalement, et plus diversifiés à Tübingen, où les différents séminaires/cours magistraux sont à choisir parmi l'éventail de cours proposés par les facultés de l'université. Si les examens sont des devoirs sur table pour les cours de version et de thème, nous sommes incités à rédiger des mini-mémoires permettant d'une part la notation à la fin d'un séminaire, d'autre part de juger des connaissances acquises tout au long du semestre d'étude. Le choix du thème des mini-mémoires est laissé à l'étudiant avec une assez grande liberté. Ainsi, pour un de mes séminaires sur la marginalisation et discrimination dans la littérature et au cinéma, j'ai pu traiter de la figure de l'étranger dans la chanson française actuelle, en m'appuyant sur des textes théoriques analysés en cours et sur les paroles d'une sélection personnelle de chansons et la biographie des différents artistes (en allemand). Dans mon séminaire sur la figure du poète national polonais Adam Mickiewicz, j'ai tenté d'analyser la relation dudit poète à l'Empereur des Français Napoléon Ier, qui représenta pour lui une source d'inspiration dans sa jeunesse et son devenir spirituel et poétique (en français).

Ce semestre d'hiver tire cependant à sa fin et celui d'été approche à grands pas, débutant officiellement le 13 avril. Les cours sont désormais finis pour moi puisque ce semestre est consacré à la recherche et la rédaction du mémoire de fin de Master. L'heure est de nouveau au choix d'un sujet, à la recherche d'un tuteur et d'un deuxième examinateur pour la soutenance (lequel était attribué d'office pour la soutenance du mémoire de première année à Aix-en-Provence), à l'enregistrement administratif du projet de mémoire auprès de l'université de Tübingen. Le 16 avril a lieu à l'université un workshop sur la question de la coopération politique et culturelle franco-allemande, et le 17 un colloque à l'intention des étudiants du Master où il sera question de présenter son projet de mémoire auprès de professeurs.

Le semestre à venir est donc placé sous le signe de la recherche franco-allemande, non seulement à Tübingen où je suis concernée au premier plan, mais également en France, et plus précisément au Centre Culturel International de Cerisy en Basse-Normandie, où je me suis inscrite pour participer à un colloque franco-allemand sur le thème "Europe en mouvement : lieux, passages". Début juin pendant une semaine, il sera question de s'interroger, grâce à des conférences et des tables rondes, sur l'actualité et l'avenir de la coopération entre la France et l'Allemagne, de se pencher sur les solutions à apporter pour intensifier cette coopération, à préparer un futur colloque franco-allemand. Avec deux étudiantes allemandes de mon Master visant la poursuite d'études en Doctorat, nous assisterons à ces débats et tâcherons d'y apporter notre point de vue de jeunes étudiantes en recherche/futures chercheuses dans le franco-allemand, tout en profitant d'une occasion unique d'en apprendre énormément sur des sujets qui nous touchent, au sein d'un environnement lui aussi unique et attrayant.

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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 19:35
Poésie d'hiver

A la suite des flâneries d'automne, voici la poésie d'hiver.

 

HIVER

 

Vent froid annonçant l'hiver austère, retiens

Ton souffle ; c'est le matin et je m'éveille enfin.

Parcourue de frissons, je m'étire et m'étonne

De voir de mon balcon cette blancheur laitonne

Vaste manteau neigeux issu de l'horizon

Qui suscite à mes yeux l'attrait de la saison.

 

Les anges sont venus déposer cette nuit

ces flocons délicats et ces rameaux de gui,

La saveur du pain chaud et des marrons grillés ;

Il n'en est de plus douce à mon jeune palais.

 

Les lutins, eux aussi, ont besogné sévère

Afin que cette année resplendisse l'hiver :

Ils ont mis du bonheur dans  le coeur des enfants

Dont les rires charmants égayent les plus grands.

 

Ô Merveilles de l'hiver ! Ô Félicité !

Tübingen étincelle, romantique cité,

Mêlant le vert au blanc et au bleu de son ciel,

Elle inspire à chacun des émois sans pareils.

 

(Et m'inspire, tant qu'à faire, des poésies nouvelles.

Pour contrer le froid : l'effort intellectuel (!),

Une tasse de thé, une chambre chauffée,

Le bonheur est complet quand on sait s'entourer.)

 

Poésie d'hiver
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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 17:20
Retrouvailles franco-allemandes pour la marche républicaine du 11 janvier 2015 à Paris.

Retrouvailles franco-allemandes pour la marche républicaine du 11 janvier 2015 à Paris.

Bonjour et bonne année 2015 !

Non, il n'est pas encore trop tard pour exprimer ses vœux pour la nouvelle année, et je profite de la journée franco-allemande (le 22 janvier étant la date commémorative de la signature du Traité de l'Elysée, aussi appelé traité de l'amitié franco-allemande, scellé en 1963 et visant la réconciliation de nos deux pays) pour reprendre brièvement la plume.

2015 a commencé fort, et pas de la meilleure des manières possible, puisque la France a été secouée dès le 7 janvier par les attaques terroristes dans les locaux de Charlie Hebdo, déclenchant une vague inattendue et impressionnante de soutien aux familles des victimes et aux valeurs sacrées de la République. Le monde entier a vu la France se lever comme une seule personne brandissant le slogan nouvellement révolutionnaire et avant tout symbolique "Je suis Charlie". Partout en France, des marches silencieuses ont été organisées, relayées par les media de tous bords. A l'étranger, les événements ont été suivis de près, la vague de soutien s'est propagée aux quatre coins du globe, l'internet mondial était atterré, en ébullition, les gens s'exhortaient les uns les autres à brandir leur crayon et faire des dessins, en signe d'une liberté d'expression immortelle. Certaines valeurs semblent aujourd'hui tellement évidentes, inattaquables, qu'on en oublie avec le temps le prix payé pour les acquérir - souvent dans le sang de la révolte. La marche républicaine du 11 janvier 2015 à Paris a pu donner une bonne idée des soulèvements de 1789 comme de 1830 ou encore de 1848, qui ont jalonné l'histoire de la France et permis l'acquisition de ces valeurs de nos jours si précieuses.

Adaptation humoristique de la célèbre toile "La Liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix (1830)

Adaptation humoristique de la célèbre toile "La Liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix (1830)

Maintenant que nous sommes tous unis contre l'adversité, que nous faisons front commun contre le méchant terrorisme qui veut destabiliser nos valeurs les plus fondamentales, sacrifiées sur l'autel du despotisme, je voudrais espérer que les terribles événements évoqués plus hauts aient fait figure de piqûre de rappel assez puissante quant à la fragilité de nos droits et libertés ; je souhaite que ces mêmes libertés puissent être acquises par les peuples qui en sont encore privés. Car à se regarder le nombril, on en oublie souvent qu'ailleurs, la lutte fait toujours rage et que des atrocités sont toujours commises, on en oublie que nous sommes particulièrement chanceux de vivre dans un pays qui s'appuie sur des valeurs telles que "liberté - égalité - fraternité" et que celles-ci ne doivent pas être que des mots vides de sens, mais qu'il est de notre devoir à tous de leur donner du sens et de les diffuser. Je souhaite aussi que les événements de ce début d'année 2015 ne marquent pas une montée de xénophobie (peur de l'étranger) qui favoriserait une extrême-droite déjà bien trop présente sur la scène publique, que ce soit en France avec le Front National, en Allemagne avec, par exemple, pour parler d'un sujet d'actualité brûlant, la création du mouvement islamophobe PEGIDA, ou chez nos autres voisins européens. J'espère que nous serons assez intelligents pour ne pas jeter la pierre à notre voisin parce qu'il ne nous ressemble pas ou ne raisonne pas de la même manière, ou pour ne pas commettre nous-mêmes des actes de haine démesurés au nom de nos propres valeurs. J'espère, enfin, que cette année 2015 verra plutôt les valeurs respect, de solidarité et de tolérance se renforcer chez chacun de nous, que celles-ci ne soient pas seulement de façade mais réelles et prometteuses.

Sans doute, mon message est trop optimiste, assurément naïf, cependant, j'espère ainsi voir l'avenir briller d'une lumière nouvelle, et l'homme, comme moi-même, aller sans crainte de l'avant.

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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 23:44

Une chose particulièrement appréciable dans la vie de jeune adulte est de pouvoir rester en bons termes avec ses anciens "employeurs" (beziehungsweise) pouvoir volontiers revenir sur ses anciens lieux de stage et se sentir toujours aussi bien accueilli. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de relater à propos de mon dernier stage, effectué cet été pendant deux mois à la Stiftung Centre Culturel Franco-Allemand de Karlsruhe. Même une fois le stage fini, mes pas me ramenaient toujours inexorablement dans ces bureaux du troisième étage de la Postgalerie, parfois en coup de vent, parfois pour le déjeuner ou un Kaffeekuchen en compagnie des anciens collègues et des nouveaux stagiaires. C'est un lieu dans la ville où on se sent bien et où on revient. Ainsi, pendant mon stage, il m'est souvent arrivé d'entendre parler et de préparer en amont (notamment par la réalisation d'un flyer) de la très attendue soirée du Beaujolais Nouveau du jeudi 20 novembre. Cette tradition française, célébrée au Centre depuis plusieurs années, implique que les bouteilles ne soient disponibles à la vente et ne puissent être ouvertes avant le troisième jeudi du mois de novembre. La soirée est un succès qui amène son flot d'amateurs, en grande partie des étudiants français/francophones/francophiles, et qui permet au Centre de faire découvrir ses locaux et son offre culturelle à ce public de non-habitués.

En première partie de la soirée se déroulait également, pour la première fois à Karlsruhe, une projection d'émissions de "Karambolage", l'émission culturelle franco-allemande hebdomadaire proposé par Arte et qui fêtait en 2013 ses dix ans d'existence. L'événement avait lieu en présence de la réalisatrice Claire Doutriaux venue débattre de l'émission et répondre aux questions du public venu très nombreux.

Soirée "Karambolage" dans la Karlshochschule peu avant le commencement.

Soirée "Karambolage" dans la Karlshochschule peu avant le commencement.

Il est parfaitement possible de faire le trajet Tübingen - Karlsruhe via Stuttgart Flughafen/Messe en bus, notamment avec les compagnies MeinFernbus.de, utilisée le jour de mon emménagement le 1er octobre, et Flixbus.de, utilisée hier et ce matin pour rentrer chez moi. C'est à mes yeux le moyen de transport en commun le plus rentable et le plus pratique en Allemagne. Il est idéal pour les petites bourses (5/6€ le trajet) et nécessite seulement d'être patient (environ 1h40 entre les deux villes, avec chaque fois du retard à l'arrivée, en raison de la circulation difficile).

J'ai ainsi pris mes billets à la dernière minute (du mardi pour un départ le jeudi matin), les ai imprimés, ai bouclé mon sac pour une nuit et suis partie, en prenant soin de ne pas oublier d'emporter mon livre Karambolage reçu pour mon dernier anniversaire. :-)

La réalisatrice Claire Doutriaux ouvrant la soirée.

La réalisatrice Claire Doutriaux ouvrant la soirée.

Mon objectif était bien entendu de profiter des deux soirées au maximum, mais aussi j'avais proposé, comme quelques autres, mon aide d'ancienne stagiaire pour préparer et prêter main-forte à l'équipe (très réduite en cette période automnale puisqu'une seule stagiaire assiste la responsable) du Centre culturel pendant ses deux événements pour lesquels plus d'une centaine de personnes s'étaient inscrites. Toute aide était donc la bienvenue ce jour-là ! Nous avons donc fait le partage des tâches, préparé les différentes salles pour la soirée Beaujolais qui avait lieu dans les locaux du centre, dans un temps plus ou moins restreint puisqu'il y avait parfois cours jusqu'à une demi-heure avant le lancement à 21h, installé un espace vestiaire (les Allemands disent "Garderobe"), décoré, coupé des baguettes, préparé des toats de brie (bien sûr importé de France ;-)). réceptionné les packs de Beaujolais nouveau arrivés eux aussi peu avant le lancement de la soirée, ouvert moult bouteilles, etc. Afin que tout se passe au mieux, nous avions réquisitionné les trois salles de cours (Toulouse, Nancy et Strasbourg) où se trouvaient les bars, et ouvert la salle d'exposition attenante Tomi Ungerer dans laquelle nous avions installé un espace musique et un coin lounge avec de nombreux coussins de toutes les couleurs sur et tout autour d'une estrade. C'était très cosy !

Nous n'avions heureusement quasiment rien à préparer dans la salle de la Karlshochschule où se sont déroulées la projection et la discussion Karambolage. J'ai aidé à flécher le chemin de l'entrée du bâtiment jusqu'à la salle au premier étage et ai accueilli les nombreux visiteurs, arrivant en petits groupes, d'un rayonnant "Bonsoir / Guten Abend !", avant de remonter assister à la projection de deux émissions, la première en allemand, la seconde en français. Par acquis de conscience, il me fallait malheureusement quitter la discussion avec la réalisatrice peu après, pour retourner aider au lancement de la soirée Beaujolais, puisque les tâches les plus importantes (énoncées plus haut) ne pouvaient être exécutées qu'à la dernière minute.

A mon poste derrière le bar dans la salle de cours Nancy.

A mon poste derrière le bar dans la salle de cours Nancy.

Le reste de la soirée a été un peu plus calme, du moins très animé et plutôt divertissant. J'avais pour mission de m'occuper d'un des trois bars et ai donc passé plus de quatre heures à servir et remplir des verres de Beaujolais. Le concept était que, pour 5€ tarif étudiant, 10€ tarif normal, le visiteur pouvait boire le vin à volonté et s'empiffrer (pardon : se délecter) de baguette au Brie, le tout dans une bonne ambiance très décontractée. ;-) J'étais seule à mon bar la majeure partie du temps, ce qui a eu l'avantage de me permettre de discuter avec plusieurs étudiants, des futurs ingénieurs du Karlsruher Institut für Technologie (KIT) et de plaisanter avec les plus assoiffés. Bien que nous craignions quelques débordements dû à l'alcool, je n'ai eu vent d'aucun dommage collatéral et tout s'est déroulé sans accroc jusqu'à la fermeture à 1h30. Je pense que dans l'ensemble, la soirée entière a été très satisfaisante. Certes, je n'ai pas vraiment pu vaquer d'une pièce à une autre et profiter de la musique en discutant insouciamment avec les collègues, puisque nous étions tous très occupés et éparpillés aux quatre coins du centre, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à rendre service dans ma mission de barista-serveuse de vin, accomplie avec sourire et professionnalisme jusqu'au bout. :-)

Enfin, en plus des bons souvenirs et des cadeaux reçus pour être venue aider, je suis tout de même revenue avec l'autographe qui me tenait à cœur ! J'ai rencontré Claire Doutriaux, même brièvement, et pour moi qui suis très attachée à la culture et au rapprochement franco-allemande c'était un honneur !!

Autographe de Claire Doutriaux / Autogramm der Regisseurin von Karambolage.

Autographe de Claire Doutriaux / Autogramm der Regisseurin von Karambolage.

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 19:55

Alors qu'en ce 9 novembre 2014, on célèbre les vingt-cinq ans de la chute du Mur de Berlin (comme j'aurais aimé être à Berlin ce weekend !) et que par conséquent, il est beaucoup question dans les media - du moins sur la Toile - des murs dans le monde, toutes ces frontières créées par l'homme qui séparent les peuples et qu'on souhaiterait voir tomber, à l'image du Mur de Berlin qui, pendant presque trente ans, a séparé des familles entières de part et d'autre, j'ai réfléchi à ce que peuvent également représenter les murs, en-dehors de leur rôle de frontière. Très vite, il m'est apparu que les murs ont une autre symbolique : ils sont à la fois obstacle et moyen d'expression pour lutter contre ledit obstacle. Pour faire passer nos messages, ils desservent notre engagement, nos combats. Ils permettent aux peuples, souvent de manière illégale, parfois dégradante, parfois pourtant artistique, de s'exprimer, en parallèle des messages "officiels" communiqués par les politiques, les média autorisés, les publicitaires qui s'octroient des emplacements payants prévus à cet effet. Les murs ont une voix et c'est celle du peuple. Ce peuple dont on voudrait pouvoir contrôler l'opinion, manipuler au moyen de messages subliminaux, ce peuple qu'on voudrait faire taire parce qu'il pense différemment, a pourtant son mot à dire et à défaut de ne pouvoir utiliser des moyens officiels, il utilise les nombreux murs qu'on érige autour de lui, généralement à son insu, pour porter dans l'espace public ses revendications, ses idées, ses exhortations diverses et variées.

A côté des multiples tags sans queue ni tête qu'on ne peut considérer comme des messages en soi, on trouve sur les murs des villes certains graffitis à caractère politique, ou parfois seulement humoristique, et qui à mes yeux sont particulièrement intéressants pour les valeurs qu'elles cherchent à transmettre. Déjà à Berlin, ville on ne peut plus portée sur le street art (art urbain), cette forme d'expression artistique et libertaire, engagée, me fascinait. Berlin ne serait pas Berlin sans le street art, et je trouve extrêmement regrettable qu'avec le temps, on ait fermé les squats d'artistes tels que Tacheles qui, quand j'habitais la capitale en 2012, était malheureusement déjà condamné en dépit des importantes luttes de pouvoir entre le peuple et la ville qui ont alors éclatées et perdurées jusqu'à ce que les forces de l'ordre aient raison des manifestants et squatteurs. J'aurais aimé venir à la capitale plus tôt et connaître davantage l'underground berlinois.

Fortes de mes réflexions sur le sujet, j'étais alors pleinement motivée à partir ce matin dans une expédition solitaire des plus enthousiasmantes. Mon but : explorer la ville de Tübingen à la recherche de la voix du peuple sur les murs. Après tout, j'ai la chance de vivre présentement dans la Studentenstadt (la ville des étudiants), ville au demeurant à taille humaine (contrairement à Berlin qui, en comparaison, est "tentaculaire" !), et il est bien connu que, là où sont les étudiants, sont aussi les opinions. Voici donc une petite anthologie non exhaustive de mes trouvailles. L'expédition n'a certes duré qu'une heure, cependant je suis plutôt très satisfaite du résultat !

Ndlr. : Je ne fais que partager les messages repérés dans la ville. Les publier ne signifie pas forcément que je partage les opinions exprimées.

"Légalisez le cannabis." Berliner Ring.

"Légalisez le cannabis." Berliner Ring.

"Le falafel est insatisfait de la situation générale." Berliner Ring.

"Le falafel est insatisfait de la situation générale." Berliner Ring.

Lucky Luck. / Dessin d'une pomme avec la mention "Banane ?". Berliner Ring.

Lucky Luck. / Dessin d'une pomme avec la mention "Banane ?". Berliner Ring.

Un passage souterrain hautement expressif. Ahornweg.

Un passage souterrain hautement expressif. Ahornweg.

"Plus jamais la guerre ! Plus jamais le fascisme !" Ahornweg.

"Plus jamais la guerre ! Plus jamais le fascisme !" Ahornweg.

"Idéalisme". Parfois, un simple poteau fait l'affaire. Falkenweg.

"Idéalisme". Parfois, un simple poteau fait l'affaire. Falkenweg.

"Idéalisme." ...ou une poubelle publique. Le principe du mur se tient. Falkenweg.

"Idéalisme." ...ou une poubelle publique. Le principe du mur se tient. Falkenweg.

"Fank an der Wand" (Wand = mur = métalangage ?) Message incompréhensible mais le bonhomme à gauche m'a semblé particulièrement joyeux. Falkenweg.

"Fank an der Wand" (Wand = mur = métalangage ?) Message incompréhensible mais le bonhomme à gauche m'a semblé particulièrement joyeux. Falkenweg.

Un éléphant qui trompe énormément. Les dessins sur les murs sont aussi une forme d'expression. Falkenweg.

Un éléphant qui trompe énormément. Les dessins sur les murs sont aussi une forme d'expression. Falkenweg.

Mais qui cela peut-il bien être ?!? Nauklerstraße.

Mais qui cela peut-il bien être ?!? Nauklerstraße.

"Act now" = "Agis maintenant". Melanchthonstraße.

"Act now" = "Agis maintenant". Melanchthonstraße.

"Le falafel, ennemi de toutes les Currywurst/saucisses au curry." Mesage à prendre naturellement avec humour. Mais visiblement, certaines personnes s'engagent pour la cause des falafels. Il faut de tout.Wilhelmstraße.

"Le falafel, ennemi de toutes les Currywurst/saucisses au curry." Mesage à prendre naturellement avec humour. Mais visiblement, certaines personnes s'engagent pour la cause des falafels. Il faut de tout.Wilhelmstraße.

Panonceau jaune d'entrée de ville détournée : "Tübingen, ville des essais sur les animaux" / Autocollant "Le maire de la ville [Boris] Palmer hait les animaux. Et toi ?" Notons au passage qu'il est interdit de coller ici des affiches : Plakate verboten. S'exprimer, c'est parfois violer les lois. Wilhelmstraße.

Panonceau jaune d'entrée de ville détournée : "Tübingen, ville des essais sur les animaux" / Autocollant "Le maire de la ville [Boris] Palmer hait les animaux. Et toi ?" Notons au passage qu'il est interdit de coller ici des affiches : Plakate verboten. S'exprimer, c'est parfois violer les lois. Wilhelmstraße.

"Guerre : encouragée par l'université de Tübingen." Wilhelmstraße.

"Guerre : encouragée par l'université de Tübingen." Wilhelmstraße.

En vert : "Le gel social contre le changement climatique" / En rouge : "Mangez plus de végétariens" (ou "Mangez plus, végétariens" si on imagine une virgule !) Wilhelmstraße.

En vert : "Le gel social contre le changement climatique" / En rouge : "Mangez plus de végétariens" (ou "Mangez plus, végétariens" si on imagine une virgule !) Wilhelmstraße.

"Wandern" = "RANDONNER". Mon message préféré, pris aujourd'hui au pied de la lettre. ;-) Wilhelmstraße.

"Wandern" = "RANDONNER". Mon message préféré, pris aujourd'hui au pied de la lettre. ;-) Wilhelmstraße.

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 16:02
En forêt.

En forêt.

Dans cette jolie ville de Tübingen, au sujet de laquelle j'ai récemment lu dans un article de Die Zeit qu'elle était la "ville la plus verte d'Allemagne", l'été semblait se prolonger alors que j'y posais mes bagages. Outre le brouillard matinal qui ne se lassait pas de me surprendre au réveil, le soleil déposait bien assez vite ses rayons sur les toits des maisons particulières et des terrasses de cafés et Konditorei, plongeant les passants prompts à la flânerie dans une douce félicité. Il y a peu de temps encore, on pouvait sortir de chez soi en portant au bras une veste légère de mi-saison, qu'on enfilerait quand, entre chien et loup, les températures ambiantes déclineraient et que les premiers frissons de la soirée à venir se feraient ressentir le long de l'épiderme, comme un avertissement. Un samedi après-midi, on se promènerait au hasard des petites rues de la Altstadt, suivant tantôt le Neckar ou la charmante rivière qui s'écoule ici et qui s'appelle la Ammer. Tout comme il existe une Neckargasse (rue du Neckar), qui mène du pont surmontant le fleuve à la Stiftskirche en pleine Altstadt et dont l'incessant va-et-vient des passants et les innombrables boutiques ayant pignon sur rue mobilisent toute l'attention du flâneur, on peut également aller admirer le charme pittoresque et tranquille de l'Ammergasse, qui invite à la promenade et à la découverte de boutiques bien plus improbables.

L'automne est arrivé sans crier gare, presque poussé par l'hiver impatient d'en découdre. Les sols en portent la trace, ça et là s'amoncellent les feuilles mortes rouge et or, balayées tantôt par quelque individu soucieux de la visibilité des pavés polis par les pas. Gare à ne pas trébucher sur les aspérités dissimulées par les ravages de l'automne ! Malgré tout, quelques gourmands, n'y résistant pas, iront, au sortir d'un concert de musique classique du 16ème siècle donné un soir au sein de la Stiftskirche, chez le glacier le plus proche pour s'offrir une ultime fois le plaisir glacé d'une boule saveur vanille ou coco, en dépit de l'heure tardive. L'été, pourtant, est bel et bien terminé, et les habitants de Tübingen ont ressorti du placard le manteau ou la polaire. Aux heures les plus fraîches de la journée, on préfère hâter le pas et rejoindre la chaleur diffuse des bâtiments. Dans les cafétérias, il fait bon humer les odeurs de café, ou se poser à l'une des tables libres à proximité d'un chauffage, face à une part de gâteau (Forêt Noire, Sachertorte ou Apfelkuchen) ou le très apprécié Brezel au beurre, et regarder les étudiants qui entrent et sortent, se rencontrent, se saluent, et prennent congé, pour se hâter vers d'autres lieux, amphithéâtres et salles de cours, ou alors chez soi, pressant le pas, face au vent, ou s'engouffrant dans le prochain bus avec climatisation automatisée.

En début de semaine, les animateurs de la radio SWR3 qui émet ses ondes dans la cuisine de ma colocation et que j'écoute volontiers à défaut de ne jamais allumer le poste de télévision annonçaient, en conséquence d'une chute soudaine des températures, l'arrivée de la neige en milieu de semaine. Quel automne rapide cela eut été si la neige avait effectivement fait son apparition ! Mais il résiste vaille que vaille, cet automne brusqué et dépenaillé, et continue de nous offrir de belles journées aux couleurs mordorées et vert connifère, quand les magasins, déjà, voudraient nous vendre leurs articles de Noël, calendriers de l'Avent, Zimtsterne, Lebkuchen et Stollen, et que le blanc manteau de l'hiver voudrait déjà s'étendre sur les belles contrées verdoyantes que j'aime tant contempler de mon balcon. Chaque chose en son temps, et que perdure encore un peu l'Automne à Tübingen.

L'arbre-livre de Bebenhausen, découvert au hasard d'un dimanche après-midi en forêt.

L'arbre-livre de Bebenhausen, découvert au hasard d'un dimanche après-midi en forêt.

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4 octobre 2014 6 04 /10 /octobre /2014 20:44
Am Neckar / Sur le Neckar

Am Neckar / Sur le Neckar

Tübingen, ville idyllique

Difficile pour moi en écrivant ce soir de dissimuler l'enthousiasme que m'inspire Tübingen depuis mon arrivée ; la ville me transporte véritablement ! Si je n'ai pas pu en profiter pleinement mercredi, stressée à l'idée de la conduite, des affaires à décharger, de n'avoir quasiment rien dans le ventre, de devoir revenir pour 19h à Karlsruhe en subissant les bouchons, et surtout de ne finalement pas manquer le bus qui me ramènerait dans ma nouvelle ville, j'ai désormais un an pour profiter de cette charmante petite ville du Baden-Würtemberg. Et ce que je vois depuis trois jours, c'est une ville dont les habitants sont très accueillants, toujours prêts à vous aider même alors que vous ne leur demandez rien, comme ce vieux monsieur qui m'a vue jeudi matin attendre à un passage piéton avec un plan de la ville à la main ; c'est une ville où les gens prennent un air radieux lorsqu'ils devinent ou que vous leur annoncez que vous êtes Français. Et qui, même s'ils vous envoient dans la mauvaise direction, vous indiquent le chemin très volontiers. Ces gens sont heureux et bénéficient d'un cadre de vie absolument incroyable qui m'impressionne énormément. La verdure les entoure, les fleurs s'épanouissent sur les nombreux balcons et les ponts. Le fleuve qui traverse la ville s'appelle le Neckar (voir photo ci-dessus) et on peut y faire des balades romantiques en barques de bois pittoresques et se laisser transporter au fil de l'eau. Une vision qui me rappelle une Venise à l'allemande.

 

Wunderschöne Aussicht vom Balkon / La vue merveilleuse de mon balcon

Wunderschöne Aussicht vom Balkon / La vue merveilleuse de mon balcon

Comme jamais encore auparavant, je prends de la hauteur. Et j'admets avoir eu du mal à y croire, mais j'habite bel et bien au 14ème étage du plus haut bâtiment du campus universitaire nord de Tübingen, proche du village de Bebenhausen, dans un quartier (qui était lui-même autrefois un village) de la ville qui s'appelle Waldhäuser-Ost, renommé plus communément WHO.

(A Bebenhausen, que j'ai eu l'occasion de traverser mercredi en voiture, il paraîtrait même qu'il y a une bibliothèque ouverte dans un arbre, et je suis très curieuse de trouver un jour cet endroit ! J'ai découvert seulement au début de cette même semaine le concept des bibliothèques ouvertes (offene Bibliothek) sur la Lidellplatz de Karlsruhe, proche de mon désormais ancien chez-moi, et j'ai trouvé cela fascinant : une vitrine avec plusieurs étagères dans laquelle les gens viennent déposer et emporter un ou des livres qui appartiennent dès lors à tout le monde, une idée qui s'inspire du phénomène de book-crossing qui existe déjà depuis plusieurs années.)

Comme j'ai heureusement un ascenseur, je me réjouis beaucoup de vivre à une telle hauteur. La vue est ce qui m'a tout de suite plu en arrivant. Le matin, je me réveille dans un brouillard blanc complet, ce qui a été très surprenant la première fois ! L'après-midi, j'ai la chance de pouvoir profiter du soleil depuis mon arrivée. Et la découverte du balcon dans la cuisine a été pour moi une source d'enthousiasme infinie. Rien de mieux qu'un balcon dans un logement, et encore mieux avec une orientation plein sud. Oui, j'ai déjà fait du balcon mon endroit favori dans cette colocation à huit étudiants parmi lesquels un seul a jusqu'à présent fait son apparition. J'attends d'apprendre à connaître les six autres !

Oui, vraiment, cette nouvelle année universitaire commence très bien et je me réjouis fort du temps à passer dans cette ville de Tübingen tellement romantique. :-)

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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 20:22

Un mois et demi sans nouvelles, et les publicités intempestives apparaissaient de nouveau sur mon blog... Il faut dire qu'une fois mon séjour à Hambourg terminé, je suis retournée quelques jours chez moi à Karlsruhe et ai repris la route... en direction de l'ouest, cette fois : la France. Mon rapport de stage et mon mémoire en trois exemplaires imprimés et précieusement coincés dans le sac à dos, j'ai plié bagage avec la perspective que je ne reviendrai pas avant un bon mois en Allemagne.

Le 20 août, je partais donc en route de Strasbourg, la ville européenne à l'imposante cathédrale. J'y ai passé une nuit, avant d'embarquer aux aurores dans un train qui allait m'amener participer à la 10ème édition du Cabaret Vert de Charleville-Mézières pour la quatrième année consécutive. Au bout de quatre journées et nuitées au goût délicat de bière belge, intenses et folles à la fois, j'ai embarqué, complétement fourbue, dans un autre train, ai fait escale à la capitale, avant de pouvoir poser mon sac à Aix, où j'étais impatiente de revoir mon ex-colocataire favorite. Ah ! Et revoir le soleil et le ciel bleu du sud de la France, quel plaisir également ! J'ai pu passer quelques nuits dans l'appartement que nous avions partagé ensemble, jusqu'à l'inévitable état des lieux de sortie fin août. Ensuite, j'ai continué de vadrouiller, ce qui n'est jamais de tout repos avec un sac sur le dos : deux nuits sur le canapé d'un ami aixois, deux nuits dans le Var, au sein d'un petit village appelé Le Luc, chez un autre ami très accueillant qui m'a même emmenée à la plage de Fréjus, puis deux nuits encore dans un superbe camping **** au sud d'Aix-en-Provence, dans le camion d'un énième ami qui, pour le moins, tombait à pic me rendre visite (et me permettre d'avoir un toit au-dessus de la tête. Le ciel d'Aix a beau être splendide, je ne dors pas à la belle étoile non plus.)

Le vieux-port de Marseille vu du ciel.

Le vieux-port de Marseille vu du ciel.

Puis je me suis envolée. Une chose que j'apprécie énormément chez Ryanair, la compagnie de vols low-cost, est l'existence de leur ligne Lille - Marseille qui me facilite la vie (et certainement pas que la mienne) et me permet de partir rendre visite à ma famille à "moindre frais" (j'entends par là, l'avion n'est pas gratuit, mais plus rentable que le train et la voiture. Seul le hitchhiking, pour les plus courageux, serait financièrement plus avantageux, mais je n'ai ni le courage, ni la patience des autostoppeurs.) J'ai donc passé une semaine beaucoup trop courte dans le Nord de la France, avant de... revenir vers le sud.

L'appel du soleil est trop irrésistible. Et plus sérieusement, le vendredi 12 septembre était le jour de la soutenance de mon mémoire. Jour important s'il en est un, bien sûr. Plusieurs mois de recherche et de rédaction à réfléchir au sujet du parcours cinématographique de Michael Haneke pour aboutir à cette heure fatidique, enfermée dans une petite salle de la Maison de la Recherche de l'université en présence de ma directrice de mémoire et d'une autre professeure, à avoir imaginé devoir défendre mon sujet et en vanter ses mérites. Au lieu de quoi, on m'a très gentiment fait quelques remarques de méthodologie, montré quelques passages que j'aurais davantage dû approfondir, des pistes à davantage exploiter, on m'a encouragée à continuer mes recherches dans cette voie et attribué une note au-delà même de mes espérances les plus folles. Après quoi, je pouvais enfin me dire "ça y est, je suis en vacances." Même si bien sûr, je me sentais déjà en vacances. Et j'ai rarement autant profité d'Aix-en-Provence avec l'esprit aussi libre, finissant en toute beauté par deux jours à Marseille dans le camion de mon ami.

La Fête du Vent, Plage du Prado à Marseille, 20 septembre 2014.

La Fête du Vent, Plage du Prado à Marseille, 20 septembre 2014.

Slackline Contest 2014, devant le MUCEM de Marseille, 21 septembre 2014.

Slackline Contest 2014, devant le MUCEM de Marseille, 21 septembre 2014.

Coucher de soleil sur le vieux-port de Marseille, 21 septembre 2014.

Coucher de soleil sur le vieux-port de Marseille, 21 septembre 2014.

Et roulez jeunesse, le 22 septembre, après tant de bons moments passés sur mon territoire natal, je faisais de nouveau route vers Karlsruhe, grâce à un covoiturage en compagnie de quatre jeunes Allemands. Mes vacances en France se sont terminées et dans deux jours, j'aurai un nouveau chez-moi, dans une toute nouvelle autre ville : Tübingen.

J'ai vu et j'ai vécu à Karlsruhe, et j'ai su que cette ville ne serait qu'un jalon sur mon passage, une étape, un lieu de sursis. Depuis mon retour, je me sens encore en sursis dans cette ville. Pour passer le temps, je reviens quasi quotidiennement au Centre Culturel, mon ancien lieu de stage. Il aura été comme un phare, un point de repère, pendant mon bref séjour de deux mois et quelques poussières à Karlsruhe. Je m'organise et compte les jours. Plus que mardi, et ensuite je pars. J'espère que mon nouveau prochain lieu de résidence sera plus attrayant. J'angoisse aussi, un peu, à l'idée de mon premier déménagement en voiture en solitaire. Pour moi, il s'agit d'un grand pas vers l'autonomie, mais assez effrayant, comme chaque fois que l'on s'embarque dans une aventure inconnue. Et honnêtement, quand je serai installée dans mon nouveau logement mercredi soir, saine et sauve, ça sera un énorme soulagement. En attendant, il me reste encore une journée de répit avant l'assaut des routes allemandes et le démarrage d'une énième tranche de ma vie étudiante. Et espèrons que ce sera la dernière...

Auf wiedersehen, Karlsruhe! Au revoir !

Auf wiedersehen, Karlsruhe! Au revoir !

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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 20:27
Hansestadt Hamburg, am Rathaus. Unter den Fahnen. / Ville de la Hanse de Hambourg, près de la mairie. Sous les drapeaux.

Hansestadt Hamburg, am Rathaus. Unter den Fahnen. / Ville de la Hanse de Hambourg, près de la mairie. Sous les drapeaux.

Moin moin!

Voilà dix jours que j'ai quitté Karlsruhe pour m'installer temporairement dans la Hanse. Malgré un temps plutôt capricieux et malgré le fait que je passe les trois quarts de mon temps à l'hôtel, j'ai eu tout de même l'occasion de revoir différents endroits de la ville que ma visite expresse de juin 2013 m'avait permise de découvrir : Le quartier très alternatif (j'adore l'alternatif) de Sankt Pauli, le Landungsbrücke avec ses ponts de déchargement de marchandises portuaires et ses nombreuses boutiques et échoppes touristiques, le Reeperbahn évidemment, où certaines rues peu fréquentables sont interdites aux femmes, avec son commissariat de police le plus vieux et le plus important de la ville, le Dom et ses attractions de foire, actuellement ouvert pour la période estivale. Je suis repassée par la place de la mairie et, un autre jour, suis retournée me promener le long de l'immense Außenalster, le lac extérieur "Alster" de Hambourg. J'ai flâné du côté des beaux quartiers dans l'est de la ville, démarrant de Eimsbüttel, passant par Hoheluft puis Harvestehude, laissant mes pas me guider le long du canal d'Isebek. Ma passion pour les parcs et jardins a été comblée lorsque j'ai pénétré le "Planten un Blomen" (plantes et fleurs), un parc au cœur même de la ville, le plus grand et sans doute aussi le plus beau.

Peinture murale dans le quartier de HH-Hoheluft.

Peinture murale dans le quartier de HH-Hoheluft.

Malheureusement, les journées ne sont pas aussi resplendissantes que je l'aurai souhaité, et même quand il fait beau, il m'arrive souvent de rester sur place à l'hôtel, par flemme de prendre les transports en commun ou parce qu'il y a ici beaucoup à faire. L'hôtel a deux étages, une quarantaine de chambres, les gens partent, d'autres arrivent, et tout doit être toujours nickel. Je n'ai jamais autant fait de lessives de ma vie, jamais autant plié de draps tout droit sortis du sèche-linge, prêts à être réutilisés. Je fais la vaisselle, essuie, nettoie, aspire, frotte, bref, me rends utile autant que possible. J'essaie de répondre aux attentes des clients, ce qui n'est pas toujours facile. Les soirs sont plus reposants : je peux rester au bureau, attends que les retardataires arrivent pour les enregistrer, ai pu ainsi finir le rapport de mon stage à la Stiftung CCFA Karlsruhe et l'amélioration de mon mémoire de Master. J'accueille, j'encaisse, fais parfois visiter les chambres, vérifie qu'elles sont clean, donne les clés. Parfois les réceptionne le matin au moment du check-out, quand les gens partent.

"Ne sois pas une autre brique dans le mur" (traduction de l'anglais)

"Ne sois pas une autre brique dans le mur" (traduction de l'anglais)

Isebekkanak bei der Hegestraße - Canal d'Isebek près de la rue de Hege.

Isebekkanak bei der Hegestraße - Canal d'Isebek près de la rue de Hege.

Le plus intéressant est l'expérience humaine et culturelle plus que tout. En outre de me faire une expérience dans le secteur de l'hôtellerie, j'ai l'opportunité d'être plongée dans un milieu où l'on parle cette fois beaucoup allemand, puisque je suis obligée de communiquer dans cette langue avec mes collègues. En effet, seul l'ami grâce à qui je suis ici parle français, je continue donc d'entendre et de parler ma langue maternelle au quotidien mais tout de même beaucoup moins que durant mon stage à Karlsruhe ou lors de mon année Erasmus à Berlin, quand les Français expatriés ont tendance à se regrouper.

Ici à Hambourg, il m'arrive également de devoir parler anglais et polonais, puisque certains sont des étrangers de passage dans la ville hanséatique (j'ai eu affaire à un Américain, des Turcs, des Finlandais jusqu'à maintenant), et d'autres des travailleurs immigrés. Je n'ai jamais autant fréquenté de Polonais qu'ici à Hambourg (à l'exception de quand j'étais en Pologne bien entendu), ce que je trouve absolument génial. Pendant mes trois années de lycée puis ensuite à l'université à Aix-en-Provence, j'ai appris le polonais mais n'ai eu que très peu d'occasions de le parler en-dehors du cadre scolaire/universitaire. En fait, je ne le parlais qu'en Pologne, avec les locaux. Mais ici, j'ai l'occasion de me remettre dans le bain en écoutant les Polonais parler entre eux, et parfois lorsqu'il me faut discuter avec eux, et qu'ils ne comprennent pas très bien l'allemand. Hier en fin d'après-midi par exemple, j'ai dû faire comprendre à un jeune Polonais qui occupait seul une chambre de six lits qu'un groupe venait d'arriver, que nous nous excusions mais que nous devions le transférer dans une autre chambre. Depuis mon arrivée, les mots polonais me reviennent petit à petit, mais comme je manque grandement de pratique, ce n'est pas du tout évident. D'ailleurs, plusieurs Polonais à qui j'ai eu affaire m'ont demandé - sérieusement - si je venais d'Ukraine ! Pourquoi me proposent-ils tout de suite l'Ukraine, je n'en sais rien moi-même. Ils sont surpris quand je réponds que je suis Française, me demandent d'où je connais le polonais, s'étonnent qu'à la différence des Allemands qu'ils fréquentent, j'arrive à prononcer "à la polonaise" (ces suites de deux ou trois consonnes qui écorchent le palais ;)). Pour la première fois de ma vie, j'ai enfin l'impression que mon apprentissage de la langue polonaise me sert à quelque chose. Et plus que jamais, cela me donne envie de continuer à l'apprendre, de repartir en Pologne reprendre des cours d'été comme à Cracovie il y a déjà deux ans maintenant. Je suis face à mes lacunes et me sens frustrée. Pas frustrée comme je peux l'être en parlant allemand. Dans cette langue, bien que ne me considérant toujours pas bilingue, je peux toujours réussir en formulant autrement mes phrases à me faire comprendre. Mais frustrée que les mots ne me viennent pas aussi facilement, et que mon niveau soit toujours aussi médiocre, après tant d'années  d'apprentissage. Une seule solution : l'immersion. Je retournerai en Pologne, c'est sûr. Je ne baisserai pas les bras. Il y a de l'avenir à connaître cette langue slave.

 

Einblick auf die Alster - Aperçu du lac Alster

Einblick auf die Alster - Aperçu du lac Alster

Il ne me reste plus beaucoup de jours à passer à Hambourg, et j'espère avoir l'occasion d'en profiter encore, peut-être demain, après-demain. Sortir un peu, malgré le temps gris. Et même si la pensée que cette expérience ne m'aura rien apportée sur le plan financier m'agace un brin, en regard des efforts que j'aurai consacré à l'hostel durant mes deux semaines de séjour, je suis satisfaite d'avoir fait le déplacement et d'avoir eu cette opportunité professionnelle et humaine, dans cette si grande et fascinante ville qu'est Hambourg.

Carpe diem, seize the days, cueille le jour.

[Nouvel hommage à Robin Williams mort ce jour, pour lequel j'ai tout spécialement revu le merveilleux film Le cercle des poètes disparus/Dead Poets Society cet après-midi.]

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 08:49

Mon stage à la Stiftung Centre Culturel Franco-Allemand Karlsruhe est fini ! (Et mon rapport de stage quasiment aussi.)

Le traditionnel Kaffeekuchen organisé à chaque départ d'un stagiaire a eu lieu mercredi après-midi pour moi, nous avons eu le plaisir d'un pique-nique gargantuesque dans un parc de la ville jeudi soir pour fêter le départ des deux assistantes allemandes qui, leur contrat désormais fini, se replongent dans leurs études respectives à la rentrée prochaine, j'ai fait mon dernier jour vendredi, écrit une bafouille dans le Livre d'or des stagiaires et ai enfin aidé une dernière fois mon équipe de la Stiftung lors de la KAMUNA, Die Karlsruher Museumsnacht ou nuit des musées de Karlsruhe 2014 le samedi soir. Dans ce cadre, nous organisions un concert fabuleux d'un groupe local dont deux membres jouent du hautbois et le troisième du cor anglais (on a même eu droit à du biniou :p) et j'ai eu plaisir à filmer et photographier tout du long et à profiter d'une dernière soirée avec l'équipe jusque minuit.

Puis j'ai attrapé un bus de nuit long-courrier (si cela se dit pour un bus, je n'en suis pas sûre, mais il y avait neuf heures de trajet donc pour moi, c'est un long-courrier) et suis arrivée (pas tout à fait fraîche et pimpante) dans la géniale ville de Hambourg, au Nord de l'Allemagne.

Pas de tourisme pour le moment, j'ai déjà fait ma touriste l'été dernier le temps d'un court weekend, lorsque je vivais encore à Berlin. Le frère du gérant d'un hostel qui a ouvert en mai est un ami, je vis à l'hostel et en contrepartie, je travaille pour l'hostel. Une sorte de "Schnupperpraktikum", de stage-découverte, ou de working holidays à la mode backpacker pour deux semaines. C'est passionnant. J'ai fait la connaissance du personnel, ai une chambre proche du bureau (je risque de devoir changer plusieurs fois en fonction des réservations), le supermarché Rewe n'est pas loin, les douches sont nickel et la cuisine très bien équipée. Je peux rester le soir dans le bureau pour travailler sur mon rapport de stage ou plus tard finir mon mémoire et étais déjà chargée de faire le check-in des personnes ayant réservé à la dernière minute, sauf qu'à 1h30, personne n'était finalement arrivé et la soirée a donc été tranquille.

Changement d'air, plongée dans un nouveau milieu professionnel, celui de l'hôtellerie, mon été est sous le signe de la variété et de l'enrichissement ! Allemagne, France, France, Allemagne, du nord au sud et de l'est à l'ouest, il est impossible de tout voir et de tout connaître... mais on peut toujours essayer ! La vie est trop courte pour être sédentaire.

K357, Hostel à Hambourg

K357, Hostel à Hambourg

Moin Moin!
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Présentation

  • : Journal d'une Germanophile
  • : Jeune Française partie à 20 ans travailler en Allemagne comme Fremdsprachassistentin en Bavière, j'étudie depuis l'allemand et plus encore l'interculturalité franco-allemande à Aix-en-Provence, Berlin et Tübingen. Ce blog survit pour faire partager mes coups de coeur, de gueule parfois, mon quotidien surtout, mes voyages, mes espoirs et mes doutes...
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